Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                     LES BEAUX-ARTS A LYON.                      363

mérite artistique : nées le matin elles devaient mourir le
soir. Leur disparition ne nous étonne pas ; mais plaignons-
nous de ce que le temps n'a épargné qu'un bien petit nom-
bre des autres productions, de ces productions où l'artiste
met son âme et son talent, et hâtons-nous de constater
encore l'existence de celles qui survivent.
   Sous le règne de Louis XII, l'architecture religieuse
produisait en même temps des œuvres de style ogival et
des œuvres de style renaissance. Les chapelles latérales
 de Saint-Jean, de Saint-Paul, de Saint-Nizier sont les ty-
pes de la première manière : quelque dévoyé que fût alors
l'art ogival, il avait été pendant trop longtemps l'heureux
traducteur de la pensée religieuse en France pour qu'on
l'expulsât brusquement. Les premières apparitions de la re-
naissance, qui leur étaient contemporaines, n'ont pas eu la
bonne fortune d'appartenir à des monuments qui aient
survécu : elles étaient dans les églises que les familles
italiennes établies à Lyon avaient adoptées, que leur mu-
nificence s'était plu à décorer intérieurement. Ainsi il faut
citer la chapelle des Pazzi dans l'église des Célestins, les
chapelles des Orlandini, des Caponi, des Gadagne dans
l'église des Jacobins ('i), la chapelle des Bonvisi de Lu-
ques dans l'église de l'Observance : ces églises ont dis-
paru et, avec elles, ces souvenirs. Cependant un débris de
la chapelle des Gadagne a été miraculeusement conservé
jusqu'à nos jours; c'est un arc en plein cintre reposant
sur deux pilastres que surmonte un entablement à res-
saut (2). On le voit rue de Sully n° 8, appliqué contre la fa-
çade de la maison ; les tresses sculptées sur la face des pi-

  (lj Voir Monfalcon, — Histoire monumentale, V. p.133. —Clapas-
son, Description de la ville de Lyon, p. 38.
  (2) Martin, Recherches sur l'architecture, etc., p. 11. Voir pour la
description de la chapelle, Lyon ancien et moderne, 11, p. 367.