Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                            BIOGRAPHIE.                          32!

 le passage de Lodi, en s'y précipitant au pas de course, sous une
 pluie de mitraille, à la tête de la 25e demi-brigade, lui méritèrent
 le grade de général de division sollicité par le général en chef
 auprès du Directoire. Le décret est daté du 28 thermidor an IV
 (15 août 1796).
    Après la prise de la place de Mantoue, Dallemagne, dont la
 santé était fort altérée, reçut le commandement de la Lombardie.
 i! y administra avec prudence, assista à la formation des jeunes
républiques italiennes de Milan, d'Ancône et de Bologne. C'est
h cette occasion que, consultant son ami le général Augereau sur
 la manière de conduire les affaires publiques, celui-ci lui ré-
pondait, le 18 octobre 1797 : « Vos principes sont les miens et
vous les exprimez comme vous vous battez. »
    On lui doit cette justice que ses efforts ayant été constants
dans le but de prévenir le désordre et l'anarchie, il mérita l'ap-
probation des patriotas sincères et la reconnaissance même du
pape Pie VI.
    Ici se place, dans la vie du général Dallemagne, un fait hono-
rable entre tous, que l'histoire a enregistré comme une preuve
de son noble caractère et de son désintéressement. Depuis deux
ans, déjà, les charges de l'occupation française pesaient sur
l'Italie. Les contributions frappées sur des populations ruinées,
é;aient abondantes. L'absence de contrôle avait encouragé les
exactions commises avec une impunité révoltante. Masséna
passait pour n'avoir pas cette horreur du désordre1 qui carac-
térisait Bonaparte. On accusa les fonctionnaires publics, les
officiers généraux d'avoir enlevé, sans pudeur, dans les musées,
dans les palais, dans les couvents et jusques dans les maisons
particulières, des objets précieux qu'ils vendaient à vil prix, à
des juifs suivant l'armée. Les soldats manquant de tout, s'indi-
gnèrent et se révoltèrent contre leurs chefs Berthier et Masséna.
Le premier avait fait saisir l'argenterie des églises pour faire
face aux besoins de l'armée ; on l'accusa de vouloir partir de
Rome avec deux millions. On demanda sa mise en jugement.
Masséna refusa de l'accorder et la révolte devint telle que ce
général en chef dut se retirer en confiant lui-même le comman-