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88                       '     POÉSIE.
     De ce siècle elle fut la plus douce merveille,
     Tu peux revendiquer cet ange féminin ;
     Oh ! c'était ta parure à nulle autre pareille,
     Son nom répand sur toi comme un reflet divin ;
     Elle avait dans les traits tant d'aimable harmonie,
     Et dans son noble cœur tant de pur dévoûment ;
     Elle était le soutien d'un sublime génie,
     Son astre protecteur jusqu'au dernier moment.

      À Corinne exilée elle resta fidèle,
      Attachant sa belle âme à cette âme de feu,
      La consolant toujours et s'oubliant pour elle,
      Disant avec regret qu'elle faisait trop peu !....
      Vos deux noms sont unis pour jamais dans l'histoire,
      Colombe éblouissante, aigle au vol solennel !
      Près de vous, un sceptique aurait enfin pu croire
      A la sainte amitié, ce don de l'Eternel.

     Belle d'une beauté gracieuse et française,
     Bijou de la nature en ses jours de faveurs,
     Ciselé sous ton ciel, ô cité lyonnaise,
     Chaste idole, elle avait de fiers adorateurs ;
     Masséna, pour voler sans cesse à la victoire,
     Voulait d'elle un ruban, talisman précieux
     Qu'il portait sur son cœur : il rencontrait la gloire !...
     On serait mort eent fois pour l'éclat de ses yeux.

      Qu'elle était admirable ! .. aussi, dans un autre âge,
     , Lyon, dans le lointain d'un brillant avenir,
      Tu montreras encor sa délicate image,
      Ce doux legs filial, ce touchant souvenir ;
      Ton orgueil pourra dire, ainsi que Cornélie :
      — Voyez, c'était ma fille et mon premier trésor,
      La France n'avait point de rose plus jolie,
      Blanche rose d'amour, noble femme au cœur d'Dr !
                                         M1" ADÈLE SOUCHIER.