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                          CHRONIQUE LOCALE                            341

   — Aux voies ferrées du Midi une large concurrence va s'ouvrir.
 Ces jours derniers, le Gladiateur a porté jusqu'à Saint-Louis S. Exe.
le duc de Persigny qui, escorté d'une nombreuse caravane d'ingénieurs
et de journalistes, est allé visiter la nouvelle ville, trait d'union désor-
mais entre le Rhône et la mer, entre Lyon et Marseille. Le canal de
Saint-Louis, sans avoir l'importance de celui de Suez, aura la plus
grande influence sur la navigation du Rhône à qui on va livrer, dans
de vastes proportions, le transport des charbons de la Loire, des vins
et des fers de la Bourgogne et toutes les marchandises encombrantes
de l'est de la France. Le canal ouvert et les entrepôts établis, la navi-
gation du Rhône retrouvera ses beaux jours, aussi les riverains ont-
ils salué, de Lyon à Arles, le passage de l'homme d'Etat qui a pris en
main les intérêts si importants de la batellerie.
   — Un grand mouvement s'est fait dans les préfectures de France.
Parmi les changements qui nous touchent, nous devons citer la nomi-
nation de M. Vernhette, sous-préfet de Villefranehe, à la préfecture de
la Drôme et celle de M. Béharelle de Lioux, sous-préfet de Tré-
voux, devenu secrétaire général de la préfecture de la Haute-Vienne.
Nous devons des regrets à ces bienveillants et habiles administrateurs
qui ont aimé et protégé la Revue et dont la Revue garde à son tour
un ineffaçable souvenir.
   Des administrateurs amis des lettres aux écrivains, il n'y a qu'un
pas.
   — Plusieurs livres importants ont paru ces jours-ci.
   M. Eugène Dumortier a donné un savant travail sur les DÉPÔTS
JURASSIQUES DU BASSIN DU RHÔNE. Ces études profondes sur la consti-
tution de la terre et particulièrement de notre pays, ne peuvent pas
valoir à leur auteur une grande popularité ; quels sont les esprits assez
sérieux pour s'inquiéter de quels matériaux est composée notre de-
meure, comment elle a été construite et depuis combien de temps ?
Mais les savants, et il y en a encore, apprécieront ces travaux et le
nom du courageux paléontologue qui les a menés à bonne fin se clas-
sera parmi ceux dont le pays peut s'honorer.
   L'ouvrage de M. Dumortier a été imprimé avec soin par l'Associa-
tion des ouvriers typographes. Les quarante-cinq planches qui l'ac-
compagnent, dessinées par M. Bérard, et remarquablement bien faites,
sortent des presses de M. Marmorat.
   Ce n'est point la terre que M. Flotard a étudiée, qu'il a creusée, et
dont il a cherché à deviner les secrets, c'est le cœur humain, c'est
l'homme, et si cette étude est plus ancienne que la géologie, il ne reste