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17(> NOTICE SUR LES ANTIQUITÉS Cette contrée, formée d'alluvions anciennes, semées de blocs erratiques, arrêtés sur des noyaux de rochers cal- caires qui ont servi à leur agglomération, est traversée par plusieurs cours d'eau qui l'ont divisée, surtout à la partie inférieure, en trois grandes sections. Les princi- paux, parmi ces cours d'eau, sont le Séran, qui coule en certains endroits sur des roches calcaires qu'il a creusées de la manière la plus capricieuse pour se précipiter en cascade au-dessus de la plaine, à Ceyrvérieux, et le Groin, dont les eaux, au cours très-irrégulier sinon intermittent, jaillissent tout-à -coup du fond de l'entonnoir qui lui sert de source, sans que des pluies récentes aient motivé sa crue, pour s'arrêter brusquement et cesser de couler, en nous laissant ignorer les causes qui peuvent justifier ce changement dans sa marche. Le Val-Eomey contient bien d'autres sources moins im- portantes ; toutes se dirigent au Sud, comme le Val lui- même, vers la plaine de Culoz, tandis que des collines qui s'étendent en face et s'étagent jusqu'à Belley, à l'Ouest du Rhône, d'autres pentes, mais beaucoup moins étendues et plus irrégulières, ajoutent encore leur contingent de cours d'eaux à la plaine. Cette plaine est donc à peine habitable de nos jours, mais dans les temps anciens, lorsque les flancs des mon- tagnes, beaucoup plus couverts de forêts, devaient don- ner à toutes ces eaux un débit plus considérable, elle devait se trouver plus fréquemment inondée encore, et se refuser ainsi à toute espèce d'établissement régulier. Le Rhône, dont les rivages et les eaux ont facilité l'émigration de tant de peuples, au point où il traverse cette région, présentait aux populations étrangères qui suivaient son cours un spectacle inattendu. En effet, lors- qu'on avant comme en arrière, elles avaient traversé des