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                    CHRONIQUE LOCALE

   On s'occupe en ce moment du soleil, des grèves, des cousins et des
journalistes. Nous n'avons pas le droit d'ajouter : et du ministère,
mais qu'importe? Notre petit chemin est assez large pour notre pied
et nous pouvons très-bien trotter sans marcher sur les plates-
bandes.
   C'est un fléau ; tout le monde s'en plaint ; on les écrase, ils n'en
bourdonnent pas moins ; on voudrait leur voir à tous passer la fron-
tière ; jamais ils n'ont été aussi énervants que cette année.
   Et les grèves? tout le monde s'y met. Sur un mot d'ordre venu de là-
bî.s, ces fiers esprits qui rougiraient d'obéir à un souverain, fût-il empe-
reur de toutes les Russies, sultan, schah, pacha, calife, sophi ou grand
lama, ferment humblement boutique, se tiennent coi, et laissent crier
les enfants qui ont faim, et cela jusqu'au jour où les meneurs disent :
C'est fini, vous pouvez travailler. On rentre alors au chantier amai-
gri de deux ou trois kilos. C'est ce que les journaux appellent faire
acte d'indépendance.— Lyon a depuis deux mois affirmé ce principe :
n'obéir qu'à l'étranger ; il nous semble qu'après cela on ne peut plus
rire de la barbarie du moyen-âge !
   Quant au soleil, il marque ses quarante petits degrés à l'ombre,
preuve évidente que notre climat est tempéré.
   — La Semaine catholique du 10 juillet fait une sublime apologie de
saint Irénée, « notre père Irénée, le grand oracle de l'Eglise primitive,
le cœur de Polycarpe, l'âme de Jean, l'apôtre bien-aimé et l'aigle des
évangélistes. Polycarpe avait soufflé dans cette jeune âme la° noble
flamme de son cœur et il lui dit en lui voyant quitter les rivages de
l'Asie : — « Comme le Seigneur Jésus envoya ses apôtres, comme Jean
m'a envoyé, je t'envoie; va vers l'Eglise de Lugdunum, que j'ai en-
fantée par mon fils Pothin, Combats, garde le dépôt de la foi. sois le
soldat du Christ et fidèle jusqu'à la fin. » .
   « Ainsi, ajoute là Semaine catholique, saint Polycarpe fut deux
fois comme grand-père de notre Eglise, et saint Jean en fut l'aïeul.
Par cette illustre filiation, elle descend en droite ligne du cœur ado-
rable sur lequel reposa l'apôtre bien-aimé. »
   A une époque d'humiliation et de tristesse pour l'Eglise de Lyon,
il y a du courage à rappeler sa noble origine et à glorifier un passé
dont on cherche à effacer le souvenir.
   —Le 29 juin ont eu lieu à la Primatiale les funérailles de Mme d'Ha-
renc, décédée le samedi 26, dans sa 66e année.
   Mme la comtesse d'Harenc consacrait sa vie et les revenus de son
immense fortune à des œuvres de bienfaisance. Rien de moins fas-
tueux que son intérieur ; rien de plus grand que son ardente charité.
Elle était fondatrice ou patronesse d'une foule d'œuvres de bienfai-
sance.
   — Le 13 juillet, les arts lyonnais ont perdu M. Devoir, peintre-
décorateur de nos théâtres.