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                    UA QUEUE D'UN SINGE,                    67

mot je faillis trancher la fameuse question, mais je me
contins par méchanceté pure.
   Cette explication, vous la devinez, l e c t e u r ? . . . .
   Le lendemain, je rencontrai le pauvre Claudius devant
la ménagerie, il était inquiet, taciturne, et paraissait m'é-
viter :
  • Le surlendemain, il avait l'œil sombre, le front chargé
de nuages.
   Le troisième jour je le vis, une valise sous le bras, cou-
rant à la gare, il était à la tempête.
   — Où allez-vous donc ainsi ? est-il arrivé quelque ac-
cident à l'un des vôtres?
   — Non, merci, je vais à Paris pour une affaire grave,
je vous verrai au retour, la semaine prochaine, je suis en
retard, adieu.
   En effet, le lundi suivant, maître Claudius entra chez
moi, sans frapper, il était pâle, amaigri, navré.
   — Rien, me dit-il, pour tout bonjour.
   — A propos de quoi rien ? votre affaire a manqué?
   — Fiasco complet, mon cher !
   —. Et c'était v r a i m e n t . . . . important !
   — Vous le savez bien.
    — Oh ! par exemple, non 1
   — Tiens, je croyais vous l'avoir dit. « Je suis allé à
 « Paris pour éclaircir la question du cercopithèque acaude
 « ( a privatif ), c'est le nom que je lui donne ; j'ai parcouru
 « toutes les archives et toutes les vitrines du muséum.
 « J'ai vu Milne Edwards et d'autres membres de l'Institut.
 « Tous les individus de cette famille ont une queue, une
 « queue prenante qui plus est. »
    — Comment, les membres de l'Institut ?
    — Eh non ! les singes. Le spécimen de la ménagerie est
 donc « un monstre ; pourtant à l'état sauvage, les animaux
 « n'en produisent guère; c'est un cas inexplicable. »
    M a i s , lui dis-je, celui-là n'est pas sauvage, puisqu'il
 « est né à Marseille. — Raison de p l u s , tonna Claudius