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                      LES BEAUX-ARTS A LYON.                          21

vements, de l'introduction du grotesque et de la satire
dans la composition ; certaines têtes sont évidemment des
portraits. Et les pierres tombales qui existent encore dans
la chapelle de Saint-Paul et dans la chapelle de la Croix
font voir comment le dessin des encadrements subissait
l'influence de l'architecture : ici Guillaume de la Poype,
mort en 1287, est représenté sous une ogive simple, làllay-
mond de Liotard, mort en 134 6, est sous un dais orne-
menté ; les pinacles et les clochetons du quinzième siècle
enrichissent le cadre gravé sur la tombe des Amanzé. En-
fin, remarquons encore que la sculpture lyonnaise, adop-
tant toutes les innovations, incrustait du marbre (1) blanc
dans la magnifique pierre tombale du chanoine Humbert
de Varax, mort en 4 440, pour imiter plus au naturel sa fi-
gure, ses mains et la levrette reposant sous ses pieds.
   Mais où sont les statues qui décoraient la façade de Saint-
Jean? et celles qui habitaient les niches de la chapelle des
Bourbons? Où est le tombeau du cardinal Charles dont on
disait merveille ? Que sont devenues les richesses artisti-
ques qui avaient été accumulées dans le cloître de Saint-
Just, si célèbre au treizième siècle, et dans son église con-
sacrée par Innocent VI (2) ?
   Le marteau des sauvages iconoclastes que conduisait le
baron des Adrets a été sans pitié ; la dévastation a été
complète. Ce qui avait survécu disparaît peu à peu : ainsi
on vient d'enlever du pignon de la façade de l'église pri-
   (1) Le marbre et souvent le cuivre était ainsi employé, en pièce de
rapport, pour faire saillir le nu et figurer les chairs.
   (2) Tombeaux de marbre, statues de marbre, stalles de chêne sculpté
avec dossiers, châsses fort riches, reliquaires et autels sont énumérés
« dans le verbal de l'information, faitepar l'autorité du roi Charles IX,
« de la ruine de l'église, cloître, maisons canoniales et du châtea'i
« des seigneurs chanoines et chapitre de SainWust. — Guillaume
« Barbier, imprimeur du roi, 1662. »