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                      LES BEAUX-ARTS A LÃON.                         1!

   A la fin du quinzième siècle, le style ogival est profon-
dément modifié ; il se perd dans ces détails, et il cesse, au
milieu des dentelles que le ciseau découpe, de parler à
l'âme : ainsi une mélodie primitive disparaît souvent dans
fa, cascade des trilles et des vocalises.
   Il y avait une telle conformité et une telle unité de di-
rection parmi les confréries d'artistes laïcs, seules, à cette
époque chargées de bâtir, que cette esquisse de l'histoire de
l'architecture ogivale est vraie pour le midi de la France
comme pour le nord (1 ), bien que dans le midi le style ogi-
val ait pénétré plus lentement. Chaque siècle a imprimé
son cachet sur l'architecture, et les églises contemporai-
nes, dans le midi comme dans le nord, ont par certains dé-
tails quelque chose de commun. Aussi l'étude des églises
ogivales qui subsistent encore à Lyon va-t-elle nous per-
mettre de montrer dans l'architecture ogivale lyonnaise
toutes les phases dont nous venons d'indiquer les carac-
tères.
   L'église primatiale (église Saint-Jean) est devenue, par
suite des lenteurs de sa construction, comme une mosaïque
architecturale; commencée à la fin du douzième siècle, elle
n'a été achevée qu'à la fin du quinzième. Et cependant les
archevêques de Lyon et le chapitre de Saint-Jean, patrons
naturels de l'église , disposaient de larges ressources :
c'était un honneur ambitionné par des hauts et puissants
seigneurs dès le onzième siècle que le titre de chanoine de
Saint-Jean comte de Lyon. Aussi cette lenteur de cons-
truction étonne ; elle contraste singulièrement avec la ra-
pidité de construction de certaines églises du nord de la

   (1) Dans le nord de la France les phases du style ogival sont parfai-
tement distinctes et il y a des traces nombreuses qui marquent sa
marche ascendante et sa marche descendante : dans le Midi le déve-
loppement est plus" saccadé.