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DU VILLAGE DE VIEU. 203 sion des familles, auxquelles elles ont appartenu et les vicissitudes de tout genre qu'elles ont subies, le goût de leurs auteurs pour les arts, développé peut-être par l'in- fluence de la tradition dans un milieu tout imprégné des saveurs de l'antiquité et rempli de ses souvenirs. Mais, avant de quitter ce charmant pays de Vieu d'où la vue est si belle et où tant de choses attirent le penseur, l'artiste et l'historien, nous demanderons à ceux de nos lecteurs qui ont bien voulu nous suivre jusque-là , .de vou- loir bien nous accompagner encore quelques pas de plus au-delà du plateau supérieur, sur les limites méridionales de la commune et près du hameau de Don qui en fait partie. • Là , au-dessus du gouffre dans lequel le Groin, dans sa course furieuse, s'est creusé à une profondeur dont l'œil est effrayé un lit au milieu des rochers qu'il arrache et roule dans ses eaux, la foi ardente du vénérable pasteur de la pa- roisse, l'abbé Agniel, a relevé un petit sanctuaire (1 ), dédié à Notre-Dame de populo, que l'indifférence des temps avait laissé disparaître. Au sommet d'une colline qui domine le pont sur lequel on traverse le Groin, s'élève le monument ; il est simple, mais ses lignes sont heureuses et la reconnais- sance de tout un pays est venue récompenser le digne prêtre qui, avec des ressources plus que modiques, a ré- tabli le sanctuaire vénéré des générations précédentes, et a su rattacher ainsi la présent au passé par les liens sacrés de la religion. Ce nom de Notre-Dame de populo, que nous ne retrou- vons qu'à Eome même, nous servira, en finissant cette notice, de preuve nouvelle à ajouter à celles qui nous ont permis de jeter quelque lumière sur l'histoire de cette (1) Ce monument a pour auteur M. Journoud, architecte à Lyon.