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22 LES BEAUX-ARTS A LYON.
matiale deux petites statues qu'on sait avoir été sculptées •
par Hugonin Navarre, en '1481 ('1).
Est-ce une raison pour douter de l'habileté des sculp-
teurs lyonnais comparés aux autres sculpteurs de la
France ? .
Nierait-on la renommée de l'orfèvrerie lyonnaise (2)
parce que l'on n'a pas sous les yeux les témoignages de
l'habileté des orfèvres antérieurs à lafîn du quinzième siècle?
N'est-ce pas la haute estime en laquelle était tenue l'orfè-
vrerie lyonnaise qui fit choisir de la vaisselle dorée pour
composer le présent (3) offert par la ville à Charles VI en
-1389, puis celui (4) offert à Charles VII en 1434; et qui
décida le dauphin, plus tard roi sous le nom de Louis XI, Ã
prendre pour valet de chambre et premier orfèvre le Lyon-
nais Antoine Leydier (5)? Ne lit-on pas, dans les archives
de la chambre des comtes de Blois, qu'en 4389, un orfèvre
lyonnais, domicilié à Avignon, a fait des boucles d'or pour
(1) Voir la Revue du Lyonnais, novembre 1867, p. 396, lettre de
M. Steyert.
(?) Les armoiries des orfèvres de Lyon, presque identiques à celles
des orfèvres de Paris, étaient également de concession royale. Elles
étaient de gueules à une croix dentelée d'or cantonnée aux 1 et 4 d'une
couronne de même, et aux 2 et 3 d'une coupe couverte aussi d'or avec
un chef d'azur semé de fleurs de lis d'or.
(3) On offrit à Charles VI « six pots et six douzaines de coupes d'ar-
gent très-bien dorées et émaillées aux armes du roi, et on présenta
trois douzaines à M, de Touraine, frère du roy, pareiilement dorées et
émaillées à ses armes. » Menestrier, Histoire de Lyon, p. 507.
(4) Ce présent comprenait douze plats et vingt-quatre écuelles en ar-
gent doré. — Voir BB. 3. Archives de Lyon (nous désignerons ainsi
l'inventaire sommaire des archives communales dont M. Rolle a com-
mencé la publication).
(o) Archives de Lyon BB. 5. — Quelques années auparavant, BB. 1.
ji est fait mention d'un autre orfèvre Jean Fias.