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452 ALLOBROGES.
< occupé, venait d'en être dépossédé par son frère cadet
.
« et la jeunesse du pays, qui avaient pour eux la force Ã
« défaut de droit. »
D'après ces récits, l'île est bien la partie du Dauphiné
comprise entre le Rhône , l'Isère et les premiers contre-
forts des Alpes. Or cette île appartenait à Brancus et à ses
sujets, et non aux Allobroges, car, si cela eût été, Bran-
cus n'aurait pu accompagner Annibal avec ses troupes
jusqu'aux « terres des Gaulois nommés Allobroges. » Et
Tite-Live lui-même, après avoir décrit l'île, dit: « Près
delà sont les Allobroges, » incolunt propè Allobroges.
Or, près n'est pas dans, donc les Allobroges de Tite-Live
n'habitaient pas l'île. Nous disons les Allobroges de Tite-
Live, parce que cet auteur, en relatant le passage d'An-
nibal a obéi à deux ordres de faits qu'il a mélangés par
mégarde comme- cela arrive trop souvent en histoire.
« Près de là sont les Allobroges, » dit-il, voilà qui con-
cerne ce peuple au moment d'Annibal, mais sitôt après
l'historien latin ajoute « qui ne le cèdent à aucun autre
« peuple de la Gaule en puissance et en gloire. » VoilÃ
qui s'adresse aux Allobroges du temps de Tite-Live mais
non aux Allobroges du temps d'Annibal, ceux-ci n'étaient
alors que des montagnards courageux, mais ils n'avaient
encore rien fait pour qu'on puisse invoquer en leur faveur
la puissance et la gloire. Quand Tite-Live dit ensuite: « Ils
étaient divisés. Deux frères se disputaient le trône, etc. »
l'historien latin en parlant des Allobroges d'Annibal pense
encore à ceux de son temps qui alors possédaient l'île de
Brancus et avaient même converti l'un de ses villages en
capitale. Pour lui, au moment où il écrit, l'île est dans
l'AIIobrogie, et il appelle ses habitants Allobroges, mais
au temps d'Annibal elle n'y était pas ; c'est entraîné par