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366                    ORIGINES DE LUGDUNUM.

t é e q u i lui est généralement donnée? Sans doute, il serait témé-
raire denier l'érection, pendant le règne d'Auguste, de l'autel si
bien désigné par Strabon; mais, ne le serait-il pas davantage d'at-
tribuer à cet autel, du vivant de l'Empereur, un sacerdoce par-
ticulier, ainsi qu'un rituel et des jeux publics, œuvre de Tibère,
suivant Tacite, et ne semble-t-il pas certain, au contraire, que le
culte duCondate, dans ce laps de temps, était aux mains de prê-
tres gaulois exerçant en vertu d'un droit de sacrifiée, et comme
ministres d'un établissement religieux antérieur ?
   Le collège de ces ministres du német ararique avait à sa tête,
comme tous iles collèges des némets et des médiolans, un chef
ou premier druide (1), vemmdaricobius ; précisément le titre
de C. Julius au 137° épitôme de Tile-Live. J'écris vercunda-
ricobius, mettant cobias à la place de dubius. L'élément suffixe
dubius, quoique rare dans les noms propres gaulois, appartient
réellement au celtique, où il signifie « noir », mais son apposi-
tion à vercundar est l'effet d'une erreur. Observant, dans le texte
de Tite-Live, ce nom de dignité vercundaricobius, dont il igno-
rait la signification, Florus, le rédacteur des Épitomes, en a fait,
conformément à l'usage romain, un cognomen ; et, comme la
narration de l'historien latin, qu'il avait sous les yeux, mettait
un prêtre en scène, il a glissé dans la rédaction de l'épilome,
pour la rendre intelligible, le mot sacerdos ; puis il aura écrit fau-
tivement, ou quelque copiste, dubius.
  En définitive, les variantes de ce vocable, étranger au grec et
au latin, sont aussi diverses que nombreuses. Les seuls Ms. cités
par le Tite-Live de Gronovius présentent : Verecunda Rudibrio


qui de nomme Augusti, fastis additi, Augustales vocarentur. » (Tacit,
Annal., 1. xv). — « Idem annus, novas cserimonias accepit, addito soda-
lium Augustalium sacerdotio, ut quondam T. Tatiiis, retiaendis Sabino-
rum sacris, sodales Tatios instituerat ; sorte ducti e pnmoribus civitatis
unus et viginti. » (Id., ibid., LIT).
   (t) « Il n'y a pas un seul corps druidique et un seul archidruide... cha-
cune des grandes régions habitées par les Gaulois a son clergé, de même
que son centre religieux et politique. » (H, Martin, Ouvr. cit., p. 897).