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** EXPOSITION DES AMIS DES ARTS. 283 Revenant au paysage, nous trouvons tout d'abord M. Allemand, représenté par quatre toiles d'une facture excellente et de caractères très-variés. M. Allemand .est poète autant que peintre; un senti- ment intime et individuel rayonne sur ses œuvres. Il est vrai et il est lui. M. Bellet-Dupoizat nous a donné cette année deux paysages-marines. Les Moulins de Dordrecht nous plai- sent beaucoup. Un grand mouvement, une flère allure ré- gnent dans cette toile et l'absolvent, selon nous, de la monotonie du motif; il y a là un souffle créateur. M. Ponthus-Cinier est toujours l'habile praticien que nous connaissons; ses compositions ou ses interpréta- tions sont toujours rendues par une, exécution large et facile. Nos éloges aussi à MM. Servan, Viot, Castan, Joannin, Chevallier. Chez M. Paul Flandrin, il y a, pour ainsi dire, excès de personnalité; la nature réelle s'efface; nul doute que les compositions de cet artiste ne témoignent d'un grand goût d'arrangement ; la ligne cherchée dans une préoc- cupation constante d'idéalité peut fournir motif à un beau dessin. Mais que dire de ces rapports de ton et de ce co- loris général ? M. Vernay nous servira de terme moyen pour arriver à notre second groupe. M. Vernay est un chercheur;-un idéal le préoccupe et le tourmente, mais il a aussi un sen- timent juste du vrai. Du courage, M. Vernay, vous êtes en progrès. Voici l'autre série ; sa valeur n'est point inférieure. Rien du monde réel ne sera repoussé, dédaigné; la palette va accomplir des prodiges pour rendre intéres- sants un toit de chaume, un amas de fabriques, un groupe