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MOLIÈRE ET SA TROUPE A LYON. 291 sous la caution dudit seigneur baron (1). » En citant les deux actes qui précèdent dans un rapport à M. le Ministre de l'Instruction publique, nous avions rappelé que, parmi les actes notariés trouvés par nous à Paris, plusieurs prouvent les relations de M. de Digoine avec Madeleine Béjard, qui, après Molière, était le personnage le plus im- portant de la troupe. Aucune circonstance n'est à négliger quand on cherche à faire revivre des faits oubliés' depuis deux siècles ; un détail, insignifiant en apparence, peut conduire à une découverte très-importante. M. de Digoine, qui appartenait à une ancienne famille de Bourgogne, avait loué, le 1 er octobre 1652, une maison sise au quar- tier de Bellecour, rue Ste-Hélène, proche les Jésuites de Saint-Joseph (2). Les relations de M. de Digoine avec Madeleine Béj'ard et avec les comédiens de la troupe de Molière prirent peut-être naissance à Dijon, ville indi- quée vaguement comme ayant été visitée par Molière. « Malheureusement il manque dans les minutes Guyon toute la fin de l'année 1654, pour laquelle le répertoire alphabétique renvoyait, aux noms de Ragueneau et de Digoine, à trois actes qui n'existent plus. Ragueneau mourut à Lyon dans le mois d'août de la même année, et ces actes se rapportaient sans doute aux formalités ac- complies avant ou après son décès, testament, inven- taire, etc. (3). » Dès la fin de l'année 1653, Molière avait obtenu à Pé- zénas pour sa troupe le titre de « comédiens du prince de Conty », dû peut-être autant à l'amour du prince pour la Duparc (4) qu'au souvenir de son ancien condisciple du (1) Ibid.,f°307. (2) lbid., minutes Guyon, année 1653, f> 523 verso. (3) Archives des missions scientifiques et littér. 4S65, t. I.p. 490 (4) Mémoires de Daniel de Cosnac, 4852, in-6°.