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MOLIÈRE ET SA TROUVE A LYON. 237 res femmes du monde, tant pour estre docte que bien disante en plusieurs sortes de langues (1)». Parmi les comédiens de cette troupe, se trouvait Niccolo Barbieri, dit Beltrame, qui, dans son ouvrage : La Supplica, dis- corso famigliare intorno aile comédie mercenarie, ra- conte que * le corps municipal de la ville de Lyon honora la sépulture de la comédienne par des marques de dis- tinction. (2)» Beltrame revint de nouveau à Paris de 1613 à 1618, puis de 1623 à 1625, « époque à laquelle il devint lui-même chef d'une troupe et se rendit célèbre en Italie et en France. (3)» C'est alors qu'il fit représenter devant Louis XIII sa comédie de VInavertito qui depuis dut être souvent jouée à Lyon par les troupes italiennes de pas- sage en cette ville. « Il ne serait pas impossible, ainsi que le remarque très-justement M. Brouchoud à propos de ces comédiens, qu'ils eussent, pendant le séjour qu'ils firent à Lyon, inspiré le goût du répertoire italien, » et lorsque Molière y vint à son tour, il dut subir aussi la même influence et s'essayer d'abord, dans l'Etourdi et dans le Dépit amoureux, à imiter les oeuvres de Bel- trame , de Fabritio de Fornaris, de Luigi Grotto et de Niccolo Secchi que le public lyonnais était habitué à ap- plaudir. Molière ne trouva pas seulement à Lyon des inspira- tions plus élevées que celles qui avaient présidé à la com- position de ses premières farces, telles que la Jalousie du Barbouillé et le Médecin volant ; il s'adjoignit à plusieurs reprises des comédiens qui avaient commencé par jouer dans cette ville, et l'histoire de la troupe de Molière, de (1) lbid.,p. 26. (2) Masques et Bouffons, t. H, p . 174. (3; Ibid.,t. II, p . 248.