page suivante »
ALLOBROGES. 43B la narration que Tite-Live mélange son récit de faits an- ciens et de faits contemporains. Mais Polybe qui avait 14 ans lorsqu'Annibal passa les Alpes, Polybe qui dit : « Je parle avec assurance de ces « choses, parce qu'elles m'ont été racontées par ceux qui « vivaient dans ce temps. J'ai visité les lieux moi-même, « et j'ai voyagé à travers les Alpes pour les voir et pour '« les connaître. » Polybe doit être cru bien plus que Tite- Live qui, né 146 ans après l'historien grec, avoue lui- même qu'il n'a fait qu'analyser les écrivains qui l'ont pré- cédé : Grœci et latini auctores quorum quidem legi an- nales (Liv. XXII, cap. i.). De là les contradictions, les anachronismes qui se rencontrent dans le récit des évé- nements antérieurs au siècle où il écrivait, et la confusion des événements contemporains en parlant de faits plus anciens. Donc nous pensons qu'à l'époque du passage < Annibal, les Allobroges occupaient le Graisivaudan et T avaient probablement pour clients les Uceni et les Trico- rii, mais n'allaient pas jusqu'au Rhône (1). L'époque où les Allobroges s'assimilèrent le royaume de Brancus n'est pas connue, mais le fait a dû se passer entre le passage d'Annibal et la lutte des Allobroges contre les Eduens, et leur guerre avec les Romains, soit de l'an 218 à l'an 122 avant notre ère. Est-ce pour avoir prêté secours à Annibal que les Allobroges fondirent après son passage sur les sujets de Brancus ? est-ce une simple con- quête ? L'histoire reste muette ; mais ce qu'il y a de cer- tain c'est que l'agrandissement des Allobroges et leur changement de mœurs ne furent pas sans avoir frappé (l; Ul sciatur Annibalis œtate id est anno antè Christum 218. Allobro- ges nondà m tenuisse eam partetn regionis quae protendilur inferiori ripa? Rhodani usque ad Isaram (Pet. de Marca m Disnert, de primatu Lugd. p. 262.).