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BENSERADE. 227 Sans un besoin ; si j'en avois affaire, .l'en boirois moins que ne fait un moineau. L'année suivante (1694), le Rondeau parut pour la troi- sième fois dans le Porte-feuille de M. de la Faille (Car- pentras, in-12), mais ayec des variantes qui exigent que j'en reproduise le texte : A la Fontaine où l'on puise cette eau Dont beut Virgile après le bon Homère, Et dont vont boire et Racine et Boileau, Pour s'élever au-dessus du vulgaire, Je ne bois point, ou bien je n'y bois guère. le tirerais pourtant de mon cerveau Plus aisémenl, s'il le faut un Rondeau, Que je n'avale un beau verre d'eau claire A la Fontaine. De ces Rondeaux un livre tout nouveau, A bien des gens n'a pas eu l'heur de plaire, Mais quant à moi j'en trouve tout tort beau, Papier, dorure, images, caractère, Hormis les vers qu'il falloit laisser faire A La Fontaine. Lamonnoye, dans l'édition qu'il a publiée du Mèna- giana, en 1715, a reproduit (t. 2, p. 376), sauf un seul mot (1), le texte du P. Bouhours ; et dans sa remarque il dit que le Rondeau est irrégulier, et qu'on l'attribue à feu M. Chapelle. Saint-Marc, auquel on doit l'édition de 1755 des Œu- vres de Chapelle et de Bachaumont, après avoir rap- (1) Au lieu de beau, dans le 8 e vers, Lamonnoye a mis plein.