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           SAINT MAURICE JET LA LÉGION THÉBKENiME.           211

    Quand Rietius Var'us fut à celle des portes du camp qui
lui faisait face, il trouva devant lui Maurice qui l'attendait
monté sur son cheval et en tête de ses soldats.
    — Quel ordre m'apportes-tu, Rietius ? dit Maurice.
    — L'ordre de te soumettre sans délai aux volontés de l'em-
pereur , de nous suivre au quartier général de l'armée , et
de sacrifier avec nous aux dieux que nous adorons , en ju-
rant les grands serments que César et le saîut de l'empire
nous demandent.
    — Nous ne pouvons sacrifier aux dieux que nous renions,
nous ne saurions jurer des serments que nous tenons pour
sacrilèges et impies. Qu'on.nous demande tout autre chose,
nous sommes prêts , on le sait. Mais violer la loi de-notre
conscience et nous faire les oppresseurs de la croyance que
nous professons! jamais.
    — Est-ce là ton dernier mot?
    A cette interrogation, Maurice consulta du regard ses
lieutenants Exupère et Candide, et se tournant vers ses
guerriers , il s'écria d'une voix tonnante:
    «' Chefs et soldats, en est-il parmi vous qui veuillent sa-
 « crifler aux faux dieux et faire serment d'exterminer les
 « chrétiens ? s'il en est, qu'ils se retirent de nos rangs ; ils
 « sont libres.»
    Ces paroles furent accueillies par un profond silence au
 quel succéda un sourd murmure. Pas un légionnaire ne s'é-
 branla , pas un ne sortit de la cohorte a laquelle il apparte-
 nait.
    Alors' Maurice se retournant vers Rietius Varus :
    —-« Voici notre dernier mot, lu l'as entendu. »
    —Et bien donc, vous êtes livrés a la vindicte des lois mi-
 litaires qui punissent l'insubordination. J'ai l'ordre de vous
 faire décimer.
     — Exécute tes ordres; nous sommes prêts.