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400 ASSEMBLÉE DE M/VLINES. que le clergé a démonétisé, qu'on* nous passe celle expres- sion, le chant lilurgique en le confiant, comme un fardeau incommode, à des gagistes ; parce que l'introduction de la musique, venant fatalement à la suite des orgues et du con- trepoint, pose les chantres comme un groupe spécial auquel la masse ne peut aucunement se mêler; parce que l'art mu- sical élant admis en principe, ceux parmi les fidèles qui n'y sont pas initiés, se retirent et prient en silence ; ceux qui ont quelques prétentions aspirent à briller individuellement non seulement à la chapelle, mais plus encore dans les concerts el môme au théâtre, il n'y en a que trop d'exemples. En résumé, ees débats sont instructifs. Il s'y est dit d'élo- quentes paroles, et, des réflexions fort sensées ; el de toutes ces paroles, de toutes ces réflexions, de toutes ces recherches on ne peut tirer que de vagues conclusions. Ainsi, M. l'abbé Hulin dit : « Si un jour on nous donne de la musique religieuse, vraiment religieuse, je suis prêt à l'adopter. Il faut qu'elle soit conforme à la sainteté du lieu et à la dignité de l'Eglise. » Et qui décidera celte conformité ? Quel critérium avez- vous pour distinguer en musique ce qui est religieux et ce qui est profane? Cela dépend du goût Irés-variable selon les temps et les lieux. En Italie on ne juge pas comme en Belgique, el dans un siècle les opinions sur l'art se modi- fient singulièrement, il n'y a point de critérium absolu en celle matière. Chacun à le sien. Monseigneur l'évêque de Gand dit qu'on réclame contre les messes de Mercadante; pourquoi cela ? Il y a des gens et en assez grand nombre qui ne leur trouvent rien d'irréligieux, pas plus qu'aux produc- tions du Père Lambillolte. Qu'un musicien les relègue à un rang inférieur de la musique , je le conçois ; comme mu- sique, ces messes el bien d'autres n'ont rien de commun avec les ouvrages sublimes de Mozart, de Beelhoven ou deChéru-