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                    ASSEMBLÉE DE MALINES.                    401

 bini; mais de bonne foi, si ces messes ne sont pas religieu-
ses, celles de Mozart, de Beethoven et de Chérubini ne le
sont pas davantage. Toute la religiosité d'une messe en mu-
sique ne peut consister que dans la substitution des paroles
de l'office au librello de l'opéra, c'est peu de chose. Ajoutons-y
quelques formes scholasliques, dans la contexture des mor-
ceaux et la manière d'orchestrer. Ces formes ne peuvent
constituer une démarcation suffisante entre deux choses qui
devraient être si différentes.
    Arrivons donc au vrai, à un aveu si difficile à arracher,
 tant on tient à faire de l'art un élément essentiel du culte
catholique. L'Eglise n'est pas une salle de concert. Le saint
Sacrifice de la messe n'a pas été institué dans le but de ré-
créer les sens, toul est là. Que l'on se rende compte de l'en-
chaînement admirable des offices, de leur signification, de
l'importance de chacune de leurs parties, et le critérium de la
musique religieuse sera trouvé. Tout ce qui détourne du but
que se propose l'Eglise, tout ce qui altère, modifie les paro-
les et les rites doit ôlre prohibé en principe. Qu'une messe
soit, de Mozarl ou de Mercadante, si cette messe, et c'est ce
qui arrive toujours, substitue aux prescriptions du catéchisme
sur la manière de l'entendre un programme tout différent
en concentrant l'attention sur la musique el les artistes, en
reléguant au second plan le Sacrifice et le clergé, si les pa-
roles sont supprimées, allongées, brouillées, si elles dispa-
raissent sous la mélodie et les accompagnements, si les fi-
dèles ne peuvent ni les suivre ni s'y unir, alors ce n'est plus
là un office catholique, c'est un concert. Il sera plus ou
moins grave, plus ou moins convenable et décent, il lou-
chera aux plus hautes régions de l'art musical ou redescen-
dra aux pins infimes degrés, selon le choix des morceaux et
le talent des virtuoses ; mais, bon ou mauvais, ce sera un
concert.                          L. MoaEt, DE VOLEUSE.
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