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362 ORIGINES DE LUGDUNUM. rite (1), se contenta d'alléger, de temps à autre, la lourde tâche, qu'il léguait à l'avenir. On vient de voir à quel état des esprits, à quelle exigence des temps obéissait le libre arbitre d'Auguste. Ces développements, quelque peu étendus qu'ils soient, suffisent, il me semble, à la démonstration de ma proposition principale, cette habile juxta-position de deux cultes, laborieusement amenée (2); et, dès cet instant, je pourrais apporter mes preuves de la persis- tance, au Condatc, du culte cymrique et de ses monuments jus- qu'à la destruction des idoles, sous Constantin, si quelques pas- sages des textes, dont je me suis étayé, n'exigeaient une discus- sion préalable. Je ferai d'abord observer que, dans l'historien Dion, \esub prœ- textu festi ejus qaod adhuc hodie Lugduni celebratur (3) dénote une série sous-entendue de circonstances antérieures. Assuré- ment, cette fête, ce prétexte de la convocation des notables gau- lois, était, depuis un certain temps, un sujet de plaintes sérieuses de la part des Gaulois, et l'objet de leur antipathie. Pour que Drusus espérât les apaiser, en l'indiquant, comme le but princi- pal des délibérations à venir, il fallait nécessairement qu'il fût instruit à l'avance de leur opinion sur elle. Bien ne l'empêchait (1) « Festina te lente. » (Sucton., in August.) (2) Ce mélange du culte d'Auguste et des dieux gaulois, de ces dieux et des divinités romaines se rencontre à chaque page dans les recueils épigra- phiques. On connaît des Mars-Brilovius, Camulus, Cososus ; des Diana Arduinna ; des Minerva-Bélisama ; des Mais cl Nemetona; des Jupiter Vulcain et Castor réunis à des Hésus, Kcrnunnos et Trigaranus, etc. Gruler, p. 227, n° 4, donne : AVGVSTO SACRVM ET GENIO CIVITATIS BIT. TIV. Et l'épigraphie némausate : SANCTITAT1 IOV1S ET AVGVSTI SACRVM. (3) V. ci-dessus, note (3).