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ORIGINES DE LUGDUNUM. 361 leur religion nationale (1) ; une autre fois, il défend aux Ovates de répandre le sang de la victime volontaire au-delà d'une sim- ple libation et de manière à compromettre sa vie (2). Enfin, r e - connaissant l'impuissance de ces édits pour lesquels il manque d'un moyen sérieux d'exécution, il forme le projet de ranger sous son obéissance l'ile des Britanni, foyer principal des doctrines en- nemies (3). Placée hors de l'atteinte des armes impériales et du contact des idées romaines (4), cette grande île possédait à Mona un collège initiateur d'où partaient incessamment les mots d'or- dre de la résistance (S). Déjà Rome se réjouissait à l'annonce des grands desseins d'Octave, déjà le Pindare latin invoquait en sa fa- veur la capricieuse déesse adorée dans Antium (6), lorsque, cédant aux promesses dorées des rois du pays, alarmés de ses préparatifs, le circonspect empereur renonça complètement à son entre- prise (7), et moins confiant en son étoile qu'en sa maxime favo- (t) « Religionem druidarum apud Gallos tantum civibus interdixit. » (Sueton. in Tib. Claud. Cœs., n» 25). (2) « Manent vestigia feritatis jam abolitœ, atqûe ut ab ultimi cœdi- bus tempérant, ita nihilominus ubi dcvotos altaribus admovêre, delibant. » (P. Mêla, lib. m, cap. 2). — Sur les arpages ou dévoués volontaires, V. mon ch. 3, intitulé Arpa ; V. aussi M. H. Martin, Rev. de Paris, 1854, pp. 891, en not. et 895, pag. et not. (3) « Disciplina in Britannia reperta at<|ue inde in Galliam translata esse existimatur ; et nunc qui diligentius eam rem cognoscere volunt, plerum- que illo discendi causa proficiscuntur. » (Cœs., De bell. gall., vi, 13). (4) Et penitùs toto divisos orbe Britannos. (VIKG., Églog., 1.) (5) « Monam insulam... receptaculum profugarum. » (Tacit, Annal., xiv, 29). — Monam insulam... Vires rebellibus ministrantem. » (Id. V. Agrieol. Vit., 14). (6) 0 diva, gratum quae régis Antium, Serves iturum Caesarem in ultimos Orbis Britannos. (Horat., Od. 1, 29.) (7) Am, Thierry, Ouvr. cil., liv. vm, ch. 11.