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BENSERADE. 229 L'avocat Brossette qui n'était pas moins curieux que le fut le célèbre abbé de Marolles, écrivit à Boileau, le 27 novembre 170b : « Hier, dans le temps que je reçus votre lettre, j'étois avec M. Du g as (1), qui me faisoit l'honneur de dîner chez moy avec Dom Le Vasseur, feuillant de Paris, et quelques autres personnes auprès de qui votre nom et votre mé- rite sont en grande vénération. D'abord on célébra ce nom illustre ; la troupe, tout d'une voix fit des acclama- tions à votre santé, et on j but du vin tout pur. M. Du- gas même, quoiqu'il en boive aussi peu qu'un moineau, fit comme les autres en mémoire du régal que vous lui aviez donné à Auteuil ; en un. mot, nous oubliâmes pour quelques moments la modération philosophique, et nous fîmes comme si,, au lieu de boire du vin, nous eussions puisé : A la Fontaine où s'enyvre Boileau, Le grand Corneille et le sacré troupeau. Quelqu'un de la troupe récita le Rondeau dont je viens de rapporter les premiers vers ; on me pria de vous en demander le nom de l'auteur, parce qu'on jugea bien que vous ne l'ignoriez pas. Ainsi, Monsieur, si vous le sça- vez, prenez la peine d'en faire un article de la première lettre que vous m'écrirez (2)... » (1) Laurent Dugas. Voyez sa notice par l'auteur de cette disscrtalion, dans le tome XI de laBiogr. Michaud-Desplaccs,— Une lettre de M. Miton ou Mition au chevalier de Méré ( la CXII« ) commence comme celle de Brossette : Je reçus hier votre lettre en bonne compagnie ; cinq ou six convives de grande réputation dinoient céans, etc. Voyez sur ce M. Miton, le Mênagiana, 1. 180, (2) Voyez la Correspondance de Boileau et de Brossette, publiée par M. Laverdet, p. 209.