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LES AMBARRES. 191 part historique et géographique, nous répondrons : Prenez une carte des anciens peuples gaulois, selon la spience ac- tuelle, prenez une carte des anciens diocèses et vous serez frappé de l'exactitude des confins. Quand les diocèses ont été formés on les a composés d'un ou de plusieurs peu- ples ; mais il n'y a pas d'exemple que nous sachions, qu'un peuple ait été démembré pour entrer dans plusieurs diocè- #• ses. Ainsi, l'ancien diocèse de Lyon comprend les Ambar- res, la colonie de Lugdunum; les Ségusiaves composés les Ambluareti ( le Roannais), les Atesui (le Forez ) et rien de plus. Si l'on veut un exemple frappant du calque des dio- cèses sur les nationalités antiques, l'on n'a qu'à jeter les yeux sur l'Alsace ; qu'y voyons-nous ? Nous apercevons un terri- toire assez restreint, borné a l'occident par les Vosges, à l'orient par le Rhin, et pouvant fort bien ne former qu'un grand diocèse; au lieu de cela, il y en a quatre : 1° celui de Bâle ; 2° de Strasbourg ; 3° de Spire, et 4° de Worms, et cela, pour répondre aux quatre nations : 1° celle des Rau- raques ; 2° celle des Tribocces ;.3° celle des Némètes ; 4° celle des Vengions. Et de plus, qu'on considère les nombreux pe- tits peuples de la Novempopulanie et du suc! de la Viennoise, on trouvera en retour de nombreux petits diocèses leur cor- respondant, tandis que le centre, le sud et l'ouest de la Gaule ayant des peuples h grands territoires, on a de grands diocè- ses, tels que ceux de Chartres, de Bourges, des Arvérnes, de Poitiers, de Toulouse, répondant aux grands peuples desCarnutes, Bituriges, Arvérnes, Pictons et Tectosages. Ce qui a fait dire avec justesse à Walckenaër « que, depuis Jules César jusqu'à ces derniers temps, les descriptions des an- ciens géographes, les monuments historiques du moyen-âge et les cartes modernes des diocèses de France, tels qu'ils existaient avant la dernière révolution, forment une chaîne de notions non interrompues, qui s'éclaircissent, s'expli-