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ORIGINES DE LUGDCNCM. 117
des rivières navigables (10), aux inédiolans(ll), aux marches(12)
ne tous les peuples dont se composait la vaste hégémonie des
Celtes, revenaient annuellement de pareilles célébrations, de sem-
blables panégyries. Pas de territoire consacré sans ces fêtes. Occa-
sions d'un trafic immense entre les pays limitrophes, elles ont
disparu, laissant à leur place la plupart de nos anciennes foires (13).
(10) Je citerai comme monuments : un magnifique reste du dernier âge,
druidique, le dolmen gigantesque de l'île de la Madeleine, dans la Vienne,
près de Confolens, Confluentes (Jféni. de la Soc. impèr. des Antiq. de Fr.,
vu-, 31), et le dolmen de la Chapelle-Vcndômoise, un des plus beaux et des
plus complets de la France, Ã peu de distance du confluent des deux Cisse
(M. de Pétigny, Hist. archèol. du Vendômois, p . 18) ; comme fête, le célè-
bre divertissement du Condate de la Sambre, Ã Namur, Namurcum, dont le
radical nam indique une localité consacrée. Ce divertissement singulier,
qui subsistait encore au dernier siècle, se composait d'une espèce de danse
pyrrhique nommée, depuis l'établissement du Christianisme, danse des Ma-
chabées, de deux autres jeux et d'un assaut d'echasses donné par les habi-
tants des deux quartiers de la ville les plus voisins de l'embouchure de la
Sambre : les Âvresses, ceux de l'avre, cym. aber, jonction des fleuves, et
'es Mélans ou Mailans, ceux du mail ou mal, la montagne,gaël. maol(Même
recueil, îv, 471 et 479).
(11) De cym. medd, me£-ou,gaè'l. meadh-on, meodh-zn,meodh-on,répon-
dant à sanscmad/i-yash, du milieu; et de cym. lan ou lann, espace dé-
couvert, territoire, le land des peuples tcutoniques, suivant le sage Légo-
nidek, le laun topographique de VeKaiinodunum, Arclaunum, SégaUauni,
etc., usité encore chez les Anglo-Saxons :
On the high hill and sunny lawn.
T. Moore, Amours des anges.
Un medd ou meadlann est, dans le sens général, un territoire du milieu,
dans le sens restreint, un certain espace de ce territoire où s'élève l'oppi-
dum central, politique et religieux d'une autonomie, comme à Delphes, ré-
putée l'ombilic de la Hellade.
(12) Cym. marz, frontière , limite de peuple. — Sur les marches ou
frontières, v. Dulaure, Cuit. ant. à l'idolât. t- i; M, delà Saussaye, Dis-
sert, sur le lieu de Vassembl. ann. des druides, p. 3 et passim., etc.
(13) V. Dulaure et M. de la Saussaye, Ouvr. cit. — Ch. Lcnormant,
Rev numism., an. 1853, p. 288, etc.