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86 ARAR. L'Arar, si paresseux, si hésitant, n'avait jamais paru plus lent. . Malgré ce cours tranquille, Slrabon nous apprend que VArar servait d'intermédiaire au Rhône et au Doubs pour trans- porter les marchandises sur la Seine. « ... Cumin Rhodanumincidenliafluminasint navigalia et vehendis magnis oneribus idonea. Excipit enim eaÀrar, et in hune iufluens Dubis; ex inde usque ad Sequanam fluvium terra merces transportantur. » (Strab., lib. iv, p. 189). ... Par le moyen d'autres fleuves navigables que le Rhône reçoit, et qui peuvent également porter des bateaux pesamment chargés. Ces bateaux passent du Rhône sur l'Arar, et ensuite sur le Doubs qui se décharge dans ce dernier fleuve ; de là les marchandises sont transportées par terre jus- qu'à la Seine. « Sequana ab his, qui ex Arare merces acceperunt, navi- gatur.» (Strab., lib. iv, p. 193). La partie navigable de la Seine à commencer de l'endroit où l'on em- barque les marchandises transportées de l'Arar. D'autre part Dion Cassius nous dit que l'Arar est plus commerçant que le Rhône. « Navigatur non Rhodanus tantum Ararisque » (Lib. xnv ). Aussi l'importance de \'Arar, comme cours d'eau naviga- ble, fut toujours un sujet de luttes entre les Eduens et les Séquanes qui désiraient se rendre maîtres de la navigation et en retirer les droits. « Ex his (Sequanis) optima suilla salsamenta Romam per- feruntur. » (Strab., lib. iv, p. 192). C'est de chez eux (les Séquanes) que Rome tire le meilleur porc salé. « iEduiscum haec causa eos (Sequanos) inimicos fecit, tum de Atari contenlio.... utraque gente eum et vectigalia sibi vindicante. » (Strab., lib. iv, p. 192,