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ARAR. 87 Mais cette inimitié des Eduens (eontre les Séquanes) s'est accrue par les contestations des deux peuples au sujet de l'Arar chacun d'eux pré- tendant à la possession exclusive de ce fleuve, ainsi qu'à la perception des péages. III. VArar servant de limites ethnographiques. On est d'accord en géographie historique sur l'habitude qu'avaient les peuplades celtiques de posséder, autant que possible, les deux rives d'un cours d'eau. C'est, d'après cet usage politique, que les Sègusiaves et les Allobroges traver- saient le Rhône, les Affibarres la Saône et l'Ain, et proba- blement les Eduens la Saône vis-à -vis Chalon, et les Séquanes à l'ouest de Gray. Néanmoins ces possessions trans-fluvium n'existaient que par parcelles territoriales pour percevoir les droits de péage et profiter des grands revenus qu'on devait en tirer dans un temps où la viabilité était à l'état de for- mation. Ces possessions trans-fluviales ne paraissaient pas de na- ture à être remarquées par les auteurs anciens, sauf par César qui parle des allobroges Irans-R/wdanam, et les cours d'eau sont pour eux des limites invoquées pour séparer les peuples. Or, la Saône ne pouvait être passée sous silence et l'on voit son cours délimiter les Eduens des Séquanes, et par extension les Eduens des Lingons. « Flumen est Arar, quod per fines Mduorum et Sequa- norum in Rhodanum influit. » (Csesar. Corn., lib. i, § 12). A travers le pays des Séquanes et des Eduens coule vers le Rhône un fleuve du nom d'Arar. « Arar terminus Sequanorum Mduorum et Lincasio- rum (Lingonum). » (Strab., lib. iv, p. 186). L'Arar s'épare les Séquanes des Eduens et des L ngons.