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26              BIOGRAPHIE DE LÉON BOITEL.

lez, l'étincelle électrique des âmes, se levait de sa chaise
en jetant un grand cri et disait : « Mon mari est mort,
j'en suis sûre ? » Ce cruel pressentiment prit à ses yeux
toutes les proportions effrayantes de la réalité, lorsqu'elle
vit, environ une heure après, tirer d'une voiture son mari
qu'on lui rapportait couvert de sang; mais elle en fut
heureusement quitte pour sa frayeur ; Boitel se remit vite
de cet accident qui ne lui laissa qu'une cicatrice profonde.
    La révolution de 1848 en jetant dans les esprits bien
des préoccupations incompatibles avec le calme que ré-
clame une production scientifique, littéraire et artisti-
que, interrompit la publication de la. Revue du Lyonnais.
Du mois de décembre 1848 au mois de juillet 1850, elle
fit place à la Revue de Lyon, journal politique d'une cou-
leur assez prononcée, qui ne pouvait la remplacer ; aussi,
lorsque la tranquillité fut rétablie dans les affaires comme
 dans les esprits, les pacifiques collaborateurs de Léon Boi-
tel vinrent-ils de nouveau se ranger sous sa bienveillante
direction pour reprendre l'œuvre interrompue.
    Boitel, comme tous les cœurs généreux, était démocrate
 sincère ; il ne craignit même pas de se compromettre pour
ses opinions et un de ses amis se rappelle être allé le voir
 à la prison de Saint-Joseph à Perrache, où il fut détenu
 en 1834 pour un article du journal la Glaneuse.
    Nous n'avons retrouvé aucune trace de cette détention,
 ce qui nous fait croire qu'elle ne fut que préventive.
    Les événements politiques avaient détruit bien des po-
 sitions. L'imprimerie avait eu particulièrement à souffrir.
    Brisé par les revers de fortune., Boitel céda son impri-
 merie, le 1 er juillet 1852, à M. Aimé Vingtrinier à qui il
 continua son utile concours encore pendant deux ans.
    Son plus grand bonheur d'alors était de retourner, le
 soir, pendant la belle saison, dans sa propriété d'Irigny,