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DES PÈRES DE l/ÉGLISK DE LYON. 19 points, insensiblement, à mesure qu'une tentative en provo- querait une autre. Pourquoi chaque Eglise, par exemple, n'es- saierait-elle pas de réimprimer, avec des notices et des com- mentaires suffisants, ce qu'elle a compté de docteurs et d'é- crivains religieux ? Ce serait un acte de piété filiale et d'utilité publique ; on exécuterait avec plus de soin et de bonheur sur les lieux mômes certaines recherches qui tiennent aux monu- ments, à l'histoire et aux sites des pays. Je ne veux pas me faire illusion ; ceci est un rêve, mais du moins un rôve qui pour- rait aisément se réaliser pour notre Eglise de Lyon, sans e n - traîner à des frais trop considérables, ni demander trop de •temps et de peine. Permettez-moi, Monseigneur, de vous exposer ma pensée en détail, et de rappeler en quelques pages les écrivains et les pièces qui viendraient figurer dans une collection telle que je l'entends. La Bibliothèque des Pères de l'Eglise de Lyon s'ouvrirait par un des plus magnifique monuments de l'histoire ecclé- siastique, la Lettre que les Eglises de Lyon et de Vienne adressèrent à leurs frères d'Asie, sous le coup d'une persécu- tion qui avait emporté le vénérable saint Pothin, premier évoque de notre ville, et quarante-sept membres de la com- munauté naissante. C'est à Eusèbe que nous devons la conser- vation de cette lettre si admirable de candeur et de simplicité héroïque ; c'est de là que date notre Eglise de Lyon ; c'est l'ac- te authentique de son baptême sanglant. A la môme époque se rattachent les actes du martyre de saint Alexandre et de saint Epipode, deux nobles amis qui furent unis dans la vie et ne se séparèrent pas dans la mort. Ces Actes se trouvent dans le recueil de Dom Ruinart, et sont bien précieux, mal- gré leur brièveté. On y retrouve, comme dans la Lettre con- servée par Eusèbe, la trace des cruautés proconsulaires, la for- me des procédures romaines, l'exposé des crimes reprochés aux