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470 trcr ses liens de parenté avec les autres branches ; après quoi, toutes les branches étant examinées et connues, il reconstruira l'arbre dans sa brillante unité. Cette marche est éminemment philosophique. Parcourir les sommités de son sujet ; ensuite prendre par ordre chaque dé- tail pour l'examiner en lui-même et dans ses rapports avec l'ensemble ; enfin, tous les détails examinés, mettre au grand jour leur harmonie ; synthèse à la base, analyse au corps de l'édifice, synthèse nouvelle pour couronnement: ainsi procède spontanément l'intelligence humaine ; ainsi doit procéder l'art, ainsi nous semble procéder M. Quinet. Après ces considérations générales, M. Quinet a donc passé à l'histoire de chaque littérature en particulier. Mais quel sera son point de départ? Dans une discussion savante el lumi- neuse, il nous a démontré qu'il devait commencer par la litté- rature indienne. En conséquence, il a abordé l'Inde ; il a dit les relations de l'Inde avec l'Europe dans l'antiquité, au moyen- âge et dans les temps modernes; il a raconté, d'un ton plein de chaleur et d'enthousiasme, l'histoire d'Anquetil-Duperron , le Christophe Colomb de l'ancien monde oriental, ce savant intrépide qui se dévoua à toutes sortes de fatigues, de dégoûts et de périls pour arriver à la science qu'il cherchait ; il a dé- montré quelles influences avait déjà exercées l'Orient sur la lit- térature européenne, et spécialement sur le Camoëns,sur Ber- nardin de Saint-Pierre, sur Chateaubriand , sur Goethe el sur Byron.Ilva maintenant examiner successivement les livres sacrés des Indous, leur théologie , leurs immenses épopées , leur théâtre, leur histoire politique et leur philosophie , tra- vail qui probablement conduira M. Quinet jusqu'à la (in de l'année. Terminons cet aperçu par quelques mots sur le style et le débit de M. Quinet. Le style de M. Quinet est tout à la fois précis, nerveux, substantiel, riche de grandes images, parsemé d'éclairs sou- dains qui saisissent et transportent, plein de magnificence