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sidérable de Méditerranées ; couverte d'un réseau de fleu-
 ves ; tempérée mais variable dans son climat; d'un sol fer-
tile mais froid et exigeant impérieusement les plus actifs tra-
vaux delà part de l'homme ; pauvre de nobles métaux, mais
riche en mines de fer, de cuivre, d'élain, de sel et de houille ;
ne possédant dans les deux règnes qu'un petit nombre d'es-
pèces indigènes, mais capable de s'approprier, par l'éducation
et la culture., les animaux et les végétations les plus utiles
des autres parties du monde, l'Europe ne fut-elle pas visi-
blement destinée à être la mère d'une activité, d'une d'indus-
trie, d'un commerce infiniment au-dessus de tout ce que
pouvaient offrir en ce genre les autres continents? La na-
ture ne semble-t-elle pas lui avoir dit en la créant : "je te don-
ne le germe de tous les biens, mais il faut que l'homme
développe et féconde ce germe par ses méditations, ses tra-
vaux et ses sueurs; si je te refuse l'éléphant et le droma-
daire, voici le cheval et le bœuf; si tu n'as ni le palmier de
l'Inde., ni le cèdre du Liban, ni le Baobah de l'Afrique, ni le
pin de la Colombie, lu possèdes assez de forêts riches en
bois de construction ; provoque le travail de l'homme et lu
verrassurgirde ton sein l'arbre le plus beau quisoitau monde,
l'arbre de la science, lequel, prenant un rapide el prodigieux
accroissement, cachera sa télé dans les cieux, et étendra ses
branches vastes et touffues sur toute la terre? »
    Si une terre qui produit tout d'elle-même, féconde sans cul-
ture, échauffée par un soleil ardent, dispose nalurellemenlses
habitants à la mollesse, la mollesse à l'oisiveté, l'oisiveté à tous
les vices ; si la profusion des beautés et des magnificences de
la nature, en séduisant les sens el l'imagination, emprisonnent
la pensée dans l'enceinte du monde matériel, une terre au cli-
mat sévère, provoquant l'activité du corps et de la pensée , fa-
vorise naturellement la simplicité des mœurs elle développe-
ment de toutes les vertus; et une nature simple dans sa
richesse n'enchaîne pas l'élan de l'esprit vers les idées spiri-
tuelles. On conçoit que le christianisme ait dû s'enraciner vite