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lïiaînea pour qu'elles prissent la forme voulue dans ses des-
seins.
Or, quel grand trait chaque continent a-t-iï imprimé sur
la face de l'humanité ?
Notre attention doit se fixer d'abord sur l'Asie, berceau
du genre humain.
L'Asie est divisée par le vaste et haut système hymalayen
en deux zones de température et de productions complè-
tement différentes : zones assez nettement distinguées par
une ligne qui , partant du Caucase , longerait les bords
méridionaux de la, mer Caspienne, traverserait la Perse, l'Af-
ganislan, le midi du Thibet et remonterait vers le IST. E.
jusqu'à la Corée.
Au revers N. de l'Hymalaya s'étendent d'immenses pla-
teaux; puis l'Asie s'incline vers les pôles dont elle reçoit
tous les souffles glacés, sans ressentir la douce chaleur des
vents du midi arrêtés par le gigantesque rempart des mon-
tagnes. LÃ , des steppes immenses, des plaines sans fin, de
vastes pâturages, absence des forêts, peu ou point de bois
de construction , et pour peu qu'on avance vers le N., une
terre glacée, une végétation rabougrie ou nulle, des riviè-
res poissonneuses et des nuées d'animaux à fourrure épaisse.
Chose fort remarquable, des vents à période constante souf-
flent au centre de l'Asie, comme les moussons dans l'Inde;
et joints à d'autres causes, ils attachent là un caractère inva-
riable à chacune des saisons.
Au revers méridional de l'Hymalaya, l'Asie s'incline large
vers l'équateur, dont elle aspire les chaudes influences avec
les émanations fécondes de la vaste mer des Indes. Cette
région fortunée, baignée par de grands fleuves, offre toutes les
richesses d'une végétation exubérante ; jouit d'une tempéra-
ture presque toujours égale, douce, chaude, amollissante;
possède une nature gigantesque dans tous ses aspects. On
dirait du midi de l'Asie un magnifique jardin que le créa-
teur s'est plû à construire et à tracer, et sur lequel il a