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 funeste à l'humanité ; l'abandon du service de chirurgie entre les
 mains d'un élève, quand celui qui en était l'unique chef était forcé
 de s'absenter pour cause de maladie ou pour tout autre motif, avait
 aussi, sous le même rapport, les plus fâcheuses conséquences; l'ab-
 sence, assez ordinaire chez ce chef, de connaissances théoriques
 le mettait dans l'impossibilité d'instruire convenablement les élèves,
 et de pousser par lui même la science dans les voies du progrès, de-
 voir de tout homme de l'art placé à la tête d'un grand hospice ;
 enfin de toutes ces causes résultaient autant de vices radicaux
 inhérents à l'organisation du service chirurgical, vices auxquels il
étaiturgent de porter remède. Il faisait observer, en outre, que, de
tous les grands hôpitaux de France, celui de Lyon était le seul où il
existât, sous ce rapport, une aussi fâcheuse organisation ; et, pour
détruire ces graves abus , il proposait de confier la direction de ce
service à un chirurgien en chef et à un suppléant pris parmi les plus
capables et les plus habiles du Collège royal de chirurgie.
    Que résulta-t-il des tentatives qu'il fit à plusieurs reprises pour
que des améliorations salutaires fussent apportées dans le service chi-
rurgical de Phôtel-Dieu, en demandant, tantôt que le chirurgien en
chef fût nommé au concours, tantôt qu'il fût pris dans le sein du Col-
lège composé de savants qui avaient fait leurs preuves lors de leur
admission?... Il arriva ce qui a presque toujours lieu quand des ré-
formes utiles sont provoquées par des hommes de mérite qui n'ont
ni assez de crédit ni assez d'autorité pour que l'on s'empresse d'a-
dopter leurs vues. D'abord, loin d'être prises en considération, leurs
propositions sont rejetées ; mais les bons esprits s'en pénètrent, les
mûrissent, et plus tard elles portent leurs fruits.
   En effet, quelques années étaient à peine écoulées que l'on vit ce
service passer aux mains de deux chefs, l'un sous le titre de chirur-
gien-major, l'autre sous celui de chirurgien aide-major, et tous deux
élus à la suite d'un concours public.
   Ce qu'il y a d'assez singulier, c'est que la première nomination
faite de la sorte fut celle de Marc-Antoine Petit, élève particulier
d'H.-J. Pointe. Ce concours, qui eut lieu en 1788, dans les trois
journées des 9,10 et 11 juin, fut très brillant et l'éloquence que dé-