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166 L'ÉLIGIBLE. TU plaisantes ? L'AMI INTIME. Non, ces bons électeurs donnent toujours là -dedans , et ce sont des arguments auxquels il n'y a rien à répondre. « Depuis plusieurs années, j'ai consacré mes loisirs à l'étude de.... L'ELIGIBLE. Qu'est-ce que j'ai étudié ? L'AMI INTIME. « A l'étude de l'économie sociale, de l'économie ani- « maie, de l'économie agricole , de l'économie industrielle , de « l'économie politique, et d'une foule d'autres économies. » L'ÉLIGIBLE. Et l'économie des deniers publics, que tu oublies. L'AMI INTIME. Celle-là viendra plus tard.... — N'est-ce pas la carte du département qui est accrochée dans le vestibule? L'ÉLIGIBLE. Précisément. L'AMI INTIME. C'est cela ; écris : " J'ai parcouru notre beau département, je l'ai étudié jusque dans « ses plus petits détails. » L'ELIGIBLE. Mais, mon cher ami, je ne sais pas unmot de tout cela. L'AMI INTIME. Les candidats sont comme les gentilshommes d'au- trefois ; ils savent tout, sans avoir jamais rien appris. Conti- nuons : « J'ai compris tous vos vœux, je satisferai tous vos besoins, je " maintiendrai tous vos droits, je défendrai tous vos intérêts. » L'ÉLIGIBLE. Je ne pourrai jamais suffire à tout cela ; je ne peux pas prendre un engagement L'AMI INTIME. Mais, tout cela n'engage à rien, puisque c'est une profession de foi. L'ÉLIGIBLE. C'est juste. L'AMI INTIME. « J'ai vu les souffrances de l'agriculture,» ou : « de « l'industrie... » L'ÉLIGIBLE. El de l'industrie. L'AMI INTIME. Non, oit ; ce sera selon le collège où tu te présen- teras A la ville ou à la campagne. « .... Do l'industrie.... J'en ai été profondément affligé. 11 est « temps de porter remède à ce malaise. » L'ÉLIGIBLE. Que diable est-ce que tout cela veut dire ? L'AMI INTIME. Cela veut dire : il est temps que vous me nommiez député.