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tant de pièces d'un lyrisme ardemment religieux, on n'en
soupçonnait même pas l'existence.
  Une visite de M. Sainte-Beuve à M me la comtesse Christine
de Fontanes, et une édition subreptice des Poèmes et Discours
de son illustre père , donnée à Lyon , en 1837 , ont été les
deux causes qui ont amené la publication de ce recueil. Les
manuscrits de l'auteur avaient été conservés avec soin ; quel-
ques vieux amis se sont empressés d'apporter leurs souvenirs,
ou bien ce qu'ils pouvaient posséder d'inédit; M. Sainte-Beuve,
ce critique zélé pour les réputations qui se perdent ou se ca-
chent dans l'ombre, s'est mis en devoir de coordonner ces
nombreux matériaux , puis , grâces à ses efforts , comme aux
soins pieux de Mme de Fontanes, et aux conseils de M. de
Chateaubriand , le travail s'est trouvé tel que le voici.
   Le 1 e r volume s'ouvre par une lettre de M. de Chateaubriand
à Mme cïe Fontanes ; cette noble et gracieuse causerie du vieil-
lard est émouvante et b e l l e , comme tout ce qu'il aéc rit.
Vient ensuite une Notice biographique dans laquelle M. Roger,
de l'Académie française a esquissé la vie de Fontanes ; puis ,
après cela, on rencontre une longue et poétique étude de
M. Sainte-Beuve sur la vie m ê m e , sur le caractère et sur les
ouvrages de Fontanes. Cet écrit se compose d'une centaine de
pages , qui ont coûté à l'auteur deux mois de travail, qu'il ne
regrette pas, et qui les valent assurément. Fontanes y est ap-
précié avec cette judicieuse finesse qui caractérise l'illustre
critique , et avec cet instinct sagace qui sait prêter aux écri-
vains, ou en tirer des grâces qu'on n'y avait pas a p e r ç u e s ,
comme Chateaubriand le dit de M. Sainte-Beuve.
   Il y a ici de longs fragments d'un poème de la Grèce sauvée;
le Verger s'y trouve refondu par l'auteur lui-même , et disposé
en trois chants , sous le titre de la Maison rustique. Cet opus-
cule prendra rang parmi les meilleurs ouvrages de ce genre.
Quant aux pièces lyriques, nous remarquerons spécialement
celle : A un Pêcheur, celle : Où vas-tu, jeune beauté, elc; les
stances sur un village des Ccvennes, les Réflexions sur la mort