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funèbre, le pamphlet, l'anecdote moqueuse ou iriste ; c'est
une vaste mine, encore inexploitée.
   Les lettres des anciens ne sont pas, comme la plupart des
nôtres, de simples billets d'affaires ou d'amitié ; elles offrent
souvent des traités entiers -, le monde d'alors se meut et respire
là ; c'est là qu'il faut aussi l'étudier.
   La traduction nouvelle est dédiée à M. de Chateaubriand,
par une lettre ainsi conçue :

     « Monsieur le "Vicomte,
   « Si les ressemblances que l'on établit d'homme à homme,
d'auteur à auteur, n'étaient vaines, imparfaites et modifiées
par les temps et les lieux, nous dirions que le noble et ardent
solitaire de la rue d'Enfer, et l'austère et impétueux ascète de
Belhléhem se rapprochent l'un de l'autre, sous beaucoup de
rapports.
   « Ces deux vies ont été battues par les orages intérieurs et
par les tempêtes du dehors.
   « Ici et là, c'est la même vigueur de génie, la même abon-
dance de peintures fortes et saisissantes ; ce sont les mêmes
retours frappants, et une affinité enfin qui se trahit par bien
des endroits.
   Qu'il nous soit donc permis d'offrir la version de ces Lettres
à celui qui, dans les Martyrs, se plut à jeter sur leur auteur
un si puissant intérêt, et qui, plus d'une fois, entoura de sym«
pathiques louanges le grand nom de J é r ô m e !
  « Agréez, e t c . .
   Jusqu'ici, le texte des Lettres n'avait jamais été imprimé
en format in 8° ; il fallait le chercher à travers des in-folios
énormes. Les traducteurs ont jeté à la fin de chaque volume
des notes abondantes, mais sobres, et qui sont l'indispensable
commentaire de certaines difficultés que présentent naturelle-
ment la différence de mœurs etl'éloignement des siècles. Tout
en suivant le texte des Bénédictins, MM. Grégoire etCollombet
ne se sont pas interdit les variantes utiles, les conjectures
probables. Enfin, une table générale des matières aide beau-
coup à se servir de ces cinq volumes, qui continuent les tra-
ductions de Sidoine, de Salvien, de Synésius, d'Eucher de
Lyon, de "Vincent de Lérins, tous poètes ou prosateurs des
siècles auxquels se rattachent les œuvres de saint Jérôme.