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 en ce pays^ dispose plus que jamais de toutes les vérités. >           >
     Ainsi donc , o illustre voyageur! vingt ans vous sont insuf-
 fisants pour connaître Paris, et quelques mois passés en
 province vous permettent de l'apprécier avec l'aplomb d'un
 philosophe consommé! En v é r i t é , cela est d'une naïveté de
 prétentions admirable.
     Malgré l'audace irrévérentieuse avec laquelle notre auteur
 traite la mode, nous osons croire que la mode n'a pas de secta-
 teur plus dévoué que lui. Son dédain pour nos œuvres nationa-
 les part évidemment de là. Il a beau protester de son profond
sentiment des arts , il a beau faire semblant de se cacher
 aux yeux de ses amis de Paris, pour parler d'archéologie à son
 aise , on voit qu'il appartient à cette petite portion de la
 fashion pour laquelle l'art est un sujet de conversation ; rien
 de plus. Seulement, tel sujet qui était fort à la mode , il y a
dix ans , ne saurait l'être aujourd'hui ; nous devrons donc
croire que lorsque des réactionistes enthousiastes procla-
maient la découverte de nombreuses cathédrales gothiques
qu'ils venaient de trouver éparses sur le sol de la France , ils
ne faisaient que céder à cette loi qui veut que chaque idée
ait crédit à son tour. M. Bayle était probablement un grand
admirateur de l'ogive , il y a dix ans , mais aujourd'hui, il n'a
plus que du mépris pour le style qui cherche à étonner ; c'est
ainsi qu'il le nomme. La mode à l'heure présente, je veux dire
la mode de ce Paris que le touriste étudie depuis vingt ans ,
c'est le plein cintre et la ligne horizontale. Parlez à M. Bayle
du type grec , romain , ou au moins bysantin ; très bien , il
est des vôtres; mais est-il question du style p o i n t u , du go-
thique o r n é , de l'art français dans toutes ses branches, oh !
a l o r s , il sourit dédaigneusement et vous tourne le dos. Que
diraient ses beaux amis de Paris , s'ils le voyaient discuter
avec des gens qui professent de semblables hérésies. Quant
au style du temps de Louis XIV, c'est bien pis encore. Yoici
comment il traite ses chefs-d'œuvre : « Ce triste Hôtel-de-
Ville de Lyon qui a l'air si s o t , si lourd., tellement insignifiant,