Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                               76
nos contrées , substitua à ces frêles édifices des monuments
plus durables , principalement vers la fin du Xe siècle et au
commencement du XI e .
   M. Dussieux n'ignore certainement pas ces faits , et si nous
les relevons , c'est pour ne point perpétuer l'erreur des per-
sonnes qui assignent sans façon, à tous nos monuments exis-
tants, la date de leurs fondations primitives. En effet, nous
entendons tous les jours citer autour de nous des églises du
XII e ou XIII e siècle, comme des œuvres intactes de style
carlovingien , et même augustal ; nous voyons aussi, dans
des livres respectables d'ailleurs, rapporter la formule ogi-
vique aux invasions des Sarrasins en France ; et cela à l'aide
de suppositions tout-à-fait bouffonnes , au moins pour les an-
tiquaires un peu sérieux.
   Les monuments des V e , YI e , VII e et Nllh siècles étant ex-
cessivement rares dans nos p a y s , M. Dussieux, pour faire
acte de conscience et d'études sévères , a dû citer ceux qu'il
savait dater de cette époque , qu'ils fussent debout ou r e n -
versés. Nous lui ferons observer que des monuments perdus
sont inutiles pour l'histoire de l'art. Nous possédons , il est
vrai, quelques descriptions de ceux-ci ; dans ce cas , pourquoi
ne pas s'attaquer tout de suite aux chefs-d'œuvres? L'église
de Saint-Etienne , à Lyon , avait été bâtie par saint Patient,
 mais le même saint avait édifié aussi la merveilleuse basi-
lique des Macbabées ou de Sainl-Just, et Sidoine-Apollinaire ,
qui avait assisté à sa dédicace , nous en donne une description
 remarquable.
  Pour ce qui concerne l'ère carlovingienne , nous n'aurions
pas exigé que l'auteur fit mention de toutes les constructions
importantes de cette é p o q u e , mais nous aurions aimé à lui
voir citer par préférence, celles qui existent encore en tout
ou en partie. Le midi de la France lui en aurait offert un assez
grand nombre. Pour ne parler que de ce que nous connais-
sons, qu'importe à l'élude et à l'histoire de l'art, la date r e -
culée de la fondation des abbatiales de Yézelai, N a n t u a ,