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Quelquefois, appuyé contre une roche grise,
Votre beau front levé du côté de la brise,
Debout, vous écoutiez, croisant vos bras distraits;
Et là, quels bruits lointains, ineffables, secrets,
Quelles voix, du désert ou de la mer venues,
Quels mots mystérieux éclataient dans les nues,
Quelles choses parlaient et rayonnaient en vous?
Etait-ce Nazareth, Marie à vos genoux,
Les frères attentifs, le cénacle et les fêtes,
Ou les murs de Sion teints du sang des prophètes?
Je ne sais, mais j'ai vu ce front transfiguré
Se baisser pâlissant       et vous avez pleuré !


Ces lacs dont les grands flots se courbent à vos signes,
Ont reçu de vos yeux bien des perles insignes,
Et les jardins du ciel nous peuvent envier
La rosée accordée à plus d'un olivier.


Etoiles d'Orient ! belles nuits de Judée !
Plaine de Siloë de soleil inondée !
Lit pierreux du Cédron ! palmiers de Nazareth !
Flots de Tibériade et de Génézareth !
Grands vents qui balayez les roches désolées!
Horizons infinis dos grèves isolées!
Solitudes qu'il aime, où ses pas sont gravés,
Oh! dites s'il pleura, dites, vous le savez !


Que de fois il allait, au mépris des scandales,
Loin des Pharisiens secouant ses sandales,