page suivante »
VII Nous savons que nos murs ont vu de doctes pontifes , comme Irénée, comme Eucher, comme Agobard; de doc- tes prêtres, comme Constantius; des poètes, comme Flo- rus, le diacre, et que, au milieu même des ténèbres qu'a- vaient amenées les siècles de générale décadence, nos an- cêtres ne furent pas les derniers à soutenir l'éclat des lettres. Que si nous abordons cette grande époque de ré- génération sociale et de mouvement scientifique, alors que l'imprimerie remuait le monde étonné, n'avons-nous pas à nous enorgueillir des efForls et de la persévérance de notre cité ? D'où venaient donc les Barthélémy Buyer , les de Tournes, les Gryphe, les Roville, les Cardon, les Anisson, et que faisaient ici tous ces immortels impri- meurs? Assurément, ils répondaient à un besoin im- mense 5 assurément, ils étaient le centre d'un vaste cer- cle, et si l'imprimerie opérait des prodiges sous leurs yeux, sous leur direction, il fallait une cause à tout cela. Il fallait que ces riches Florentins , qui étendaient la gloire de notre industrie , n'étouffassent pas le génie et l'amour des lettres , et que les citoyens nouveaux-venus, comme les autochthones, comprissent à merveille les liens secrets qui unissent toute chose où l'intelligence humaine a son jeu. Mais ces artistes passionnés, qui donnaient la vie à l'airain, au marbre muet 5 ces mains puissantes qui sa- vaient faire respirer la toile , ces familles de Stella , de Coustou, de Coysevox, d e D r e v e t , d'Audran, par quelle erreur Lyon en avait-il hérité? Mais ces femmes poètes, Louise Labé et Pernette du Guillet; ces jurisconsultes , comme Gui Pape et Prost de Royer ; ces architectes, comme Philibert de Lorme ; ces antiquaires, comme Spon