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neau, qui n'y put rien, attendu qu'il ne savait même com-
ment les ouvrir. Martineau, s'il n'était pas extraordinaire-
mentfort dans son art., bien qu'horloger de Louis XIV, sa-
vait du moins, comme Louis XIV, reconnaître le talent chez
autrui. Fort embarrassé d'ailleurs dans cette circonstance, il
dit à Colbert qu'il ne connaissait qu'un jeune Carme, nommé
Truchet, capable d'ouvrir ces montres , et que, s'il ne réus-
sissait pas, il fallait les renvoyer en Anglete.re. — Truchet
eut bientôt ouvert les montres, et les raccommoda même,
sans savoir à qui elles appartenaient. Quelque temps après,
il reçoit l'ordre de se rendre chez Colbert à sept heures du
matin. Cet ordre n'était aucunement motivé., et troubla le
jeune Truchet. Il se présenta tremblant et tout interdit de-
vant le ministre de l'Académie des Sciences. Truchel ne sut
de quoi il était question que lorsque le ministre l'eut com-
plimenté sur le travail dont lui se souvenait à peine. Col-
bert l'engagea à se livrer aux travaux pour lesquels il avait
tant d'aptitude, et à étudier les machines hydrauliques que
Louis XIV faisait construire. Il lui accorda en même temps
une pension de 600 livres, dont la première année lui fut
payée le jour même. Truchet avait alors dix-neuf ans.
  La réputation de Sébastien Truchet se répandit bientôt
dans toute l'Europe.
  M. Gunlerfield, officier suédois, avait eu les deux mains
emportées par un coup de canon. Il s'était adressé vainement
à des mécaniciens anglais pour savoir s'il ne serait pas pos-
sible d'adapter des mains artificielles aux moignons qui lui
restaient. On lui parla de Sébastien Truchet; il se rendit
auprès de lui. — L'entreprise n'effraya point le savant lyon-
nais. Il fit part à l'Académie de ses tentatives •> et lui soumit
plusieurs morceaux qui devaient entrer dans le plan général.
Mais il fut appelé aux travaux du canal d'Orléans. Abandon-
nant néanmoins cet essai avec beaucoup de regrets, en par-
tant, il confia les différentes pièces commencées à M. Duquel,
mécanicien distingué qu'il savait propre à suivre ou rectifier
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