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322 - Juifs , bientôt la déroule de Poitiers et la captivité du roi firent comprendre davantage combien avait élé sage la révo- cation de l'édil d'exil ; les villes du royaume et principale- ment le commerce furent imposés pour des sommes énor- mes (1). Les richesses juives formèrent une considérable partie de la rançon de Jean : c'est pour cela que ce prince leur accorda plus de faveurs qu'aux chrétiens eux-mêmes. Une ordonnance royale exemple les Israélites des gabelles, aides, ost, chevauchée, garde des villes et forteresses , servitude et redevances. Ces privilèges exhorbitants étaient injustes, puis- qu'ils maintenaient la différence préexistante entre les sujets d'un même royaume. Seulement les avantages de la législa- tion, cette fille des rois, si changeante et si folle, s'étaient reportés sur l'autre plateau de la balance. A l'aide de serai blables préférences, tour-à -tour favorables ou hostiles à l'une des deux religions, on creusait entre les deux peuples un abîme insoudable. La conciliation du dix-neuvième siècle par- viendra-t-elle enfin à le combler ? L'année 1360 vit confirmer tous ces privilèges, et les états généraux , comprenant les besoins du trône, environnèrent les Juifs de toute leur protection. Mais en même temps que les droits d'Israël allaient s'élargissant, ses impôts ne pou- vaient disparaître, puisque dans la pensée royale, les uns étaient achetés par les autres. Sous le règne de Jean, chaque Juif paya cette redevance au trésor : Droit d'entrée en France pour un Juif et sa femme 14 florins. Pour chaque enfant ou domestique. . . 1 livre 2 gros. Droit de séjour pour un Juif et sa femme. 7 livres tourn. Pour chaque enfant ou domestique. . . 1 livre. Je puis donc dire que si, d'un côté, Jean-le-Bon affranchit les Juifs de toutes les redevances seigneuriales ou droits im- posés par les villes de leur résidence, d'un autre côté, il (1) Lyon paya pour sa part plusieurs milliers de florins d'or.