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À moi la terre, à moi l'espace,
À moi le nuage qui passe,
L'aigle qui plane dans les airs ;
A moi les étoiles sans nombre
Qui brillent au milieu de l'ombre,
Comme diamants mêlés au sable des déserts.
A moi le nid de la colombe,
L'insecte aîlé, l'oiseau qui tombe
Sous le plomb mortel du chasseur ;
A moi la timide gazelle
Implorant cette main cruelle
Qui plonge un couteau dans son cœur.
Et la mer, où la voile blanche
Se mire comme au bois la branche
Dans la source d'un clair ruisseau ;
La mer, où le poisson se joue
Avec l'image de la proue
Qui glisse en s'inclinant sur l'eau.
La mer, dont les ondes s'effacent
Sous un diadème que tracent
Des milliers d'astres scintillants,
Astres qui semblent à la brune
Danser en rond avec la lune
Sur la cîme des flots mouvants.
A moi la flottante nacelle ,