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aimable attention ! Oh ! fis-je, en ma colère ,
Que la route , soldats, ne vous soit pas légère !

J'espérais vainement retrouver le sommeil,
Partout la grosse caisse avait donné l'éveil...
Vous avez vu , peut-être , une ménagerie?
Qu'un cri frappe les airs , cri du tigre en furie ,
Mille cris, à l'instant, sauvages et discords,
Font un tohu bohu d'effroyables accords :
De même, en mon logis; dans tout le voisinage,
Ce n'est plus que musique à l'un et l'autre étage;
Tous mes jeunes voisins, en jupe, en caleçon,
Apprentis musiciens, répètent leur leçon. »
A la hâte je prends la croûte de pain sèche,
Je m'arrose le corps d'un grand verre d'eau fraîche,
Et dûment restauré, mais dormant à demi,
J e fuis de mon repos ce parage ennemi.

Les nerfs un peu calmés, je vais à la grand'messe,
€ar je suis bon chrétien, sans que cela paraisse;
Tranquille et recueilli, j'espérais prier Dieu i,
Un bruit d'orgues , de voix, tonne dans le saint lieu,
L'affreux serpent mugit ; la cloche le domine.
Aux clameurs d'un assaut, au sac de Constantine,
Je croyais assister. — Dans ma sueur baignant,
Je prends de l'eau bénite, et sors en me signant.

Mais sur le quai voisin est un joueur de vielle,
D'un orgue un autre gueux tourne la manivelle;
De tous côtés des chants renvoyés par l'écho