page suivante »
57 Et, qui pis est, de saint Pancrasse, Dussè-je porter la besace. Je vous respecte plus cent fois Que ces Crésus, Homme de bois, Qu'on nomme l'Homme de la Roche ; Homme libéral , dont la poche S'ouvrit jadis avec plaisir, Pour satisfaire le désir De mainte fille pauvre et sage, Qui desiroit le mariage. Vos bienfaits dont tout le Bourg-neuf, Qui sent si fort la peau de bœuf(l), M'a fait une grande peinture , Honorent l'humaine Nature. Je veux à votre buste sec, Montrer aujourd'hui mon respect, Et pour contester mon envie, C'est à vous seul que je dédie Ce foïble enfant de mon loisir, Qu'il a produit pour mon plaisir. Acceptez ce petit hommage, Il est sincère, il est le gage De ce respect que j'ai pour ceux Dont le cœur noble et généreux S'intéresse à la gent femelle Sans nulle intention charnelle. Dans ces beaux Champs Elisiens y Oit vous retrouvez tous les biens Que vous fîtes dans votre vie , Daignez quelquefois , je vous prie, Saluer un peu ma santé, En buvant ce lait si vanté , (1) Il est probable que le graad nombre de tanneurs qui résidait dans quartier , justifiait plus qu'aujourd'hui la rime de ce vers.