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Et, qui pis est, de saint Pancrasse,
Dussè-je porter la besace.
Je vous respecte plus cent fois
Que ces Crésus, Homme de bois,
Qu'on nomme l'Homme de la Roche ;
Homme libéral , dont la poche
S'ouvrit jadis avec plaisir,
Pour satisfaire le désir
De mainte fille pauvre et sage,
Qui desiroit le mariage.
Vos bienfaits dont tout le Bourg-neuf,
Qui sent si fort la peau de bœuf(l),
M'a fait une grande peinture ,
Honorent l'humaine Nature.
Je veux à votre buste sec,
Montrer aujourd'hui mon respect,
Et pour contester mon envie,
C'est à vous seul que je dédie
Ce foïble enfant de mon loisir,
Qu'il a produit pour mon plaisir.
Acceptez ce petit hommage,
Il est sincère, il est le gage
De ce respect que j'ai pour ceux
Dont le cœur noble et généreux
S'intéresse à la gent femelle
Sans nulle intention charnelle.
Dans ces beaux Champs Elisiens y
Oit vous retrouvez tous les biens
Que vous fîtes dans votre vie ,
Daignez quelquefois , je vous prie,
Saluer un peu ma santé,
En buvant ce lait si vanté ,
(1) Il est probable que le graad nombre de tanneurs qui résidait dans
quartier , justifiait plus qu'aujourd'hui la rime de ce vers.