page suivante »
2 T'apporte quand tu sommeilles, Las des veilles, Un rêve de ton pays ! Mais, hélas ! ta vie est faite , O poète, De misère et de tourment ; Tu caches pour ton supplice Le cilice Sous un riant vêtement. C'est qu'à la foule insensée La pensée Doit dérober sa douleur ; 11 faut lui montrer la rose Toute éclose , Et garder l'épine au cœur. II faut marcher solitaire ; Sur la terre Où nul ne doit s'attarder, Et garder ses chants de flamme Dans son ame Où Dieu seul peut regarder. Poète , oh ! que Dieu te fasse Un espace Large et rayonnant d'azur ! Pour voir sa plume qui penche Toujours blanche, Le cygne veut un lac pur. Poète , à la voix qui chante Si touchante, Dis au monde ton adieu ; Car sur la croix on attache Et l'on tache L'homme qui peut être un dieu. CLARA-FRANCIA-MOLLARD. Lyon , 4 janvier 1838.