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                                BIBLIOGRAPHIE                                        517
voyage; et ensuite, et surtout, un sentiment profond de toutes les idées, de toutes
les impressions que la ville de Saint-Pierre ne peut manquer d'éveiller chez un
chrétien. Ces émotions, qui naissent à chaque pas, que chaque monument, pres-
que chaque pierre du pavé romain soulève dans l'âme du catholique, chacun les
exprime à sa façon, comme il les ressent. La manière de Mgr Ricard n'est point
celle de Louis Veuillot, pas plus que celle de l'incomparable styliste du Parfum
de Home, n'est celle de Chateaubriand. Entre toutes, il y a le lien commun de la
foi et de la vénération.
   Chez l'auteur de Rome sons Léon XIII, ce qui plaît, c'est une simplicité,
sans laquelle il n'y a pas de bonne langue, et qui s'accoutume fort bien pourtant
des ornements de la phrase et de l'éclat des images. Mgr Ricard cite souvent
Lacordaire, il s'en inspire volontiers, et bien des fois la similitude entre eux est
frappante.
   Je ne doute pas que ceux qui liront ce volume n'éprouvent le même plaisir
que j'y ai moi-même rencontré.                        CHARLES L A V E N I R .




     LE GRIME DE STILLWATER, imité do l'anglais de T. B. ALDRICH, par
       ADAM DE L'ISLE. — Paris, Firmin-Didot etG le , 18S4 (Bibliothèque des mères
       de famille). — Un vol. in-18 Jésus. Prix : 3 francs.

   Les lecteurs friands de sensations brutales se trouveront un peu désappointés,
s'ils achètent ce livre sur le vu de son titre. C'est bien un crime, dont l'auteur
n'est point tout d'abord découvert et dont un innocent se trouve injustement
accusé, qui constitue le sujet de ce roman; mais on n'y rencontre pas ces des-
criptions écœurantes, ces scènes d'autopsie dégoûtantes que nos feuilletonistes en
vogue ne manquent jamais d'insérer dans leurs élucubrations soi-disant popu-
laires. L'intérêt ici est ailleurs : l'auteur obtient l'émotion par des procédés plus
avouables. Le ton do son récit est d'une simplicité agréable, assaisonné d'un peu
d'humour; l'action est adroitement conduite.
   Inutile d'ajouter que ce volume peut être mis entre toutes les mains : il figurera
avec honneur dans cette Bibliothèque des mères de famille qui justifie si bien
son nom et qui renferme déjà tant d'ouvrages remarquables à tous égards.
                                                             CH.   LAVENIR.




      LE BOIS DE LA BOULAYE. par ALFKEDDE Gouiicy. — Paris, Firmin-Didot et
       G18, 1S85. — {Bibliothèque des mères de \famille). Un vol. in-18 Jésus.
       Prix : 3 francs.

   J'adresserai de semblables éloges au Bois de la Boulaye, de M. de Courcy,
qui fait partie de la même collection. Le sujet, quoique pas très neuf à la vérité}
ne laisse pas-que d'intéresser: les personnages sont heureusement choisis. Le
portrait du baron Durand surtout est bien tracé. L'auteur a su rendre à mer-
veille cette lutte perpétuelle qui se livre entre la parcimonie et la vanité dans
l'âme de cet homme, venu de Saint-Flour à Paris sans un sou, maintenant plu-
sieurs fois millionnaire, nommé chevalier de la Légion d'honneur, grâce à un di-
plomate qui mangeait ses dîners, et créé baron par l'entremise d'un autre qui es-