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262                  LA R E V U E LYONNAISE
périodiques les ont nommés des égarés dignes de rentrer sur le sol
de la patrie; ils ont été rappelés, et une foule attendrie qui a suivi
les pas des hommes participants au go uvernement de la France se
précipitait au devant de ces nouveaux triomphateurs.
    Bien plus, quand la dépouille des plus vils criminels assassins
et incendiaires a été enfouie dans une terre qui fut bénite, les cou-
ronnes réservées aux héros se sont accumulées sur leur tombe, et
leurs gloriflcateurs, afin de préparer des imitateurs, ont annoncé à
la France ces nouveaux triomphes, par la voix de la presse de-
venue louangeuse après avoir été provocatrice. Et ces indignités
se terminent sans responsabilité ?
    Vraiment, au moment de conclure, après ces dissertations, il
semble que les faits qui deviennent des arguments incessants sur
la thèse actuelle se mulptiplient pour mettre en présence les cri-
minels et ceux qui provoquent leurs forfaits. Il n'y a pas long-
temps, un nouveau drame judiciaire des plus lugubres est venu
captiver l'attention publique.
    Un assassin atteint de cette rage fanatique qu'on nomme prêtro-
phobie a été condamné au dernier supplice par la Cour d'assises de
 la Haute-Loire. Il avait tenté, sans'avoir pu consommer son crime
 d'assassiner un prêtre. Il a voulu prendre une revanche. C'est un
 curé de campagne qui devient sa victime. Il l'a assommé et s'est
livré sur son cadavre à d'horribles cruautés.
    La cause de ce crime n'est autre que la haine du prêtre ; et le
 défenseur de ce scélérat a été obligé de demander compte des hor-
 reurs de ce forfait aux livres, aux feuilles publiques dont les exci-
 tations ont désigné le crime à leur lecteur. Ce défenseur, en citant
 des extraits de brochures hideuses produisit un mouvement d'hor-
 reur dans l'auditoire. Je me dispense d'en reproduire la cynique
crudité, Mais après les citations, l'avocat signale un des auteurs de
 ces turpitudes en s'ecriant : « L'âme de l'accusé a été salie par cette
 presse ignoble qui se distribue au chantier. Il a lu ces journaux,
 ces brochures qui traînent dans la boue tout ce qu'il y a de saint et
 de respectable ; il a lu ces ignominies signées Léo Taxil, et il a mis
 en pratique ces conseils. » Il a raison, ce défenseur, d'ajouter que
 la tolérance de ces publications devient effrayante; que la faute
 peut en être imputée aux défenseurs officiels de la Société ; qu'il