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156                       LA R E V U E     LYONNAISE

   N'est ce pas là le germe de la Société de Géographie ? Ce pro-
gramme d'une sorte à'École industrielle, d'une Société d'ensei-
gnement professionnel, d'un Musée d'art et d'industrie, est
 certainement remarquable et tout à l'honneur de nos prédécesseurs
 lyonnais.
   Nous avons recueilli les traditions de leur esprit de dévoue-
 ment à la chose publique, et ces semences qu'ils ont jetées, ces
 programmes qu'ils ont tracés et ébauchés, il a été donné à notre
 génération de les réaliser en grande partie, et plus complètement,
 parce que nous avons mieux compris et appliqué qu'ils n'eussent
 pu le faire, le principe fécond et moderne de la « division du tra-
 vail ».
   L'Ecole de la Martinière, l'Ecole centrale lyonnaise, l'Ecole du
commerce, la Société de Géographie et ses conférences, la Société
d'Enseignement professionnel et ses cours, sans parler de l'ensei-
gnement à divers degrés donné dans les facultés et écoles de l'Etat,
et dans les institutions libres, tel est dans notre ville, le brillant
épanouissement du germe déposé dans les esprits par le programme
intelligent du Sallondes Arts de 1786.
   Du reste, l'exécution de ce programme ne se fit pas attendre.
   Dès la fin d'avril, le savant docteur Gilibert l ouvrait au Sallon
des Arts un cours de botanique, qu'il continua les lundis et les
jeudis, etleR. P. Estournel, minime, élève et ami du célèbre
P. Jacquier, inaugurait, le 5 mai, un cours de mathématiques
qu'ilpoursuivit les mardis et les vendredis.
   Le H mai, un pédagogue domicilié à la Guillotière, nommé
Eurel, l'un des cinquante instituteurs de Lyon, auteur de divers
ouvrages d'éducation, entre autres la Géographie des enfants,
commença à six heures du soir un cours de langue et d'ortho-
graphe françaises, qu'il fit régulièrement deux fois par semaine,
 « rue Grenette, maison Terrasson, près la pompe. »


  < Ancien professeur de médecine et de botanique dans l'Université de Wilna, mé-
decin du roi de Pologne, inspecteur des hôpitaux de Lithuanie, des Académies de
Lyon, de Villefranche, etc., Jean-Emmanuel Gilibert, né en 1741, mort à Paris
en 1814, célèbre médecin et naturaliste, a professé la botanique à Lyon et fut membre
de l'Académie de cette ville, qu'il honora par son savoir et ses talents. Son éloge a
été publié par E. Sainte-Marie, 1814, in 8.